L’ONG de secours aux migrants Sea-Watch a indiqué vendredi que les autorités italiennes avaient immobilisé l’un de ses trois avions de surveillance. C’est la première fois qu’un ordre d’immobilisation est appliqué à un avion.
L’ONG allemande Sea-Watch a indiqué vendredi 8 août que les autorités italiennes avaient immobilisé l’un de ses avions de surveillance, utilisé pour repérer les bateaux en détresse en Méditerranée. Le Seabird 1 s’est en effet vu refuser jeudi l’autorisation de voler pendant vingt jours par l’autorité aéronautique ENAC (Agence nationale de l’aviation civile).
Les navires utilisés par les ONG de secours aux migrants sont régulièrement immobilisés par les autorités italiennes sous divers prétextes, mais selon Sea-Watch, c’est la première fois qu’un avion est concerné.
Dans un communiqué parvenu à l’AFP, l’ENAC a indiqué que le Seabird 1 a été immobilisé à la suite de nombreux signalements de la part des garde-côtes italiens.
Selon l’ENAC, le pilote n’a pas averti les autorités italiennes en priorité d’une situation d’urgence en mer. L’autorité aéronautique a insisté sur le fait que cette décision était un "acte nécessaire et non un choix discrétionnaire".
"Un prétexte pour se débarrasser de nous"
"Il est évident qu’il s’agit d’un prétexte pour se débarrasser de nous en tant que témoins de la situation en Méditerranée", a déclaré dans un communiqué Laura Meschede, porte-parole de Sea-Watch.
Le gouvernement italien ultraconservateur de Giorgia Meloni a pris pour cible les ONG de secours aux migrants en Méditerranée, dans le cadre de ses efforts pour lutter contre les arrivées illégales. (...)
Sea-Watch affirme que ses avions jouent un rôle essentiel dans la détection des bateaux en danger de naufrage, mais aussi dans la documentation du comportement des garde-côtes libyens, souvent accusés de violence envers les migrants. Ils peuvent aussi être témoins de manquements des autorités italiennes à leur devoir de sauvetage.
"Il y a tout juste une semaine, l’équipe de surveillance aérienne avait documenté comment les autorités italiennes avaient ignoré pendant toute une journée les appels de détresse d’un navire en difficulté sans envoyer de secours. Deux enfants ont perdu la vie. Cette affaire a suscité beaucoup d’attention en Italie", précise l’ONG dans son communiqué.
L’ONG a par ailleurs indiqué qu’elle poursuivrait ses missions de repérage avec un autre avion, le Seabird 3. (...)