
Bernard Arnault fait de nouvelles acquisitions dans la presse économique. Daniel Kretinsky renforce son pouvoir à Libération et lance sa chaîne TNT. Rodolphe Saadé achète Brut. Nos oligarques milliardaires font leurs emplettes tandis que les macronistes pactisent avec le groupe Bolloré. Le tout dans un grand silence politique.
C’est confirmé. Bernard Arnault, membre du trio des hommes les plus riches du monde, a acheté le 2 juillet le groupe Bey Médias jusqu’alors contrôlé par Nicolas Beytout. Le patron de LVMH rajoute ainsi à sa holding médias Ufipar le quotidien ultra-libéral « L’Opinion » et le titre économique « L’Agefi ». (...)
Daniel Kretinsky, Denis Olivennes : on retrouvait ces deux hommes il y a quelques jours auprès de Vincent et Yannick Bolloré pour une ahurissante cérémonie réunissant la « famille Canal+ » (groupe Bolloré) et Gabriel Attal. La scène est racontée par Pauline Bock, dans Arrêt sur images.
L’éphémère premier ministre d’Emmanuel Macron, aujourd’hui patron du groupe des députés Renaissance, remettait l’ordre national du mérite à Gérald-Brice Viret, lieutenant du milliardaire d’extrême droite et directeur général en charge des programmes du groupe Canal+ (qui inclut CNews). Le tout sous le regard de l’animateur Jean-Marc Morandini qui, malgré sa condamnation en appel à deux ans de prison avec sursis pour corruption de mineurs et interdiction formelle de travailler auprès de mineurs, officie toujours sur Europe1 (groupe Bolloré).
« Tellement fier d’avoir partagé ce moment de pure émotion, ce soir, pour Gérald-Brice Viret ! », a commenté Morandini en postant sur Instagram une photo de Gabriel Attal décorant l’homme de Canal+. Attal décore ainsi ceux dont le projet est d’installer au pouvoir le RN –ou une union des ultra-droites.
« Vincent Bolloré sera le faiseur de rois en 2027, et même les candidats de l’ex-bloc central le savent », a commenté sur X le chercheur Alexis Lévrier. « Ils décoreront donc ses lieutenants, ils flatteront ses médias, et ils se précipiteront chaque semaine dans le JDD, où ils parleront d’islam et de « submersion migratoire ». » Mais surtout pas d’une concentration des médias qui, aujourd’hui, ouvre la voie à l’extrême droite.