
Les avocats des droits de l’homme, les défenseurs des réfugiés et les Verts ont accusé le gouvernement australien d’avoir conclu un accord "discriminatoire, honteux et dangereux" pour expulser des centaines d’anciens détenus nés à l’étranger, pour un coût de près d’un demi-milliard de dollars.
Vendredi, l’Australie et Nauru ont signé un protocole d’accord permettant au gouvernement d’expulser environ 280 membres de la cohorte NZYQ, un groupe de non-citoyens vivant dans la communauté australienne et dont les visas ont été annulés pour des raisons de moralité.
Cette cohorte était auparavant placée en détention pour une durée indéterminée et ne peut être expulsée vers son pays d’origine parce qu’elle y est persécutée ou parce que ce pays a refusé de l’accueillir.
Un accord conclu entre le ministre de l’intérieur, Tony Burke, et le président de Nauru, David Adeang, permettra d’expulser ces personnes en échange d’un paiement initial d’environ 400 millions de dollars à Nauru, suivi de paiements annuels de 70 millions de dollars par an pour couvrir les coûts connexes.
Cet accord fait suite à une décision de la Haute Cour de novembre 2023, qui a estimé qu’il était illégal pour le gouvernement de détenir indéfiniment une personne s’il n’y avait "aucune perspective réelle" qu’elle soit expulsée du pays "dans un avenir raisonnablement prévisible". Cette décision a permis à une cohorte d’individus de quitter la détention des services d’immigration et de réintégrer la communauté.
Dans une déclaration, M. Burke a indiqué que "toute personne ne disposant pas d’un visa valide devrait quitter le pays" et qu’"il s’agit là d’un élément fondamental d’un système de visas qui fonctionne".