Dans la capitale indienne, la contestation citoyenne se fait plus visible face à une pollution de l’air persistante. Delhi a déjà connu trois manifestations ce mois-ci, un phénomène peu courant. Qui plus est, la troisième, ce dimanche 23 novembre, se voulait plus audacieuse. Près d’une centaine de jeunes ont bravé l’interdiction de manifester devant l’India Gate, lieu hautement symbolique.
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Ila-kiya, 23 ans, étudiante à l’Université de Delhi, est déterminée : « On ne peut pas respirer ici. Le gouvernement peut s’offrir des purificateurs d’air, pas nous. Nous avons le droit de protester, et nous allons protester. »
Repoussés hors du site par la police, les protestataires se sont finalement installés au milieu de l’avenue qui longe le monument. Devanshi laisse éclater son exaspération : « Nous vivons ici, nous étudions ici, mais nous n’avons pas d’air propre. Respirer un air sain est notre droit. » (...)
Contrairement aux deux précédentes, cette mobilisation est l’initiative d’étudiants, un geste nettement plus audacieux. (...)
Ces mobilisations interviennent alors que la toxicité de l’air, la concentration de particules fines (PM2,5) ont largement dépassé les seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce qui accroît considérablement le risque de maladies cardiovasculaires, respiratoires et de cancers du poumon.