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Pourquoi la Belgique n’abat-elle pas les drones suspects ? + L’héritage de l’ère nazie entrave la lutte de l’armée allemande contre les drones russes
#Belgique #Allemangne #UE #drones
Article mis en ligne le 11 octobre 2025

Détection, neutralisation et identification de drones entrés sur le territoire sans autorisation, quelles sont les difficultés auxquelles se heurte la Belgique face à la menace ? Serait-il possible de s’inspirer du savoir-faire ukrainien ? On vous dit tout.

Vendredi 3 octobre, les Belges apprenaient que des drones d’origine inconnue avaient traversé la frontière dans la nuit pour la première fois, et survolé le camp militaire belge d’Elsenborn. "Nous menons actuellement une enquête approfondie afin de déterminer ce qui s’est passé et pourquoi ces drones étaient là", avait commenté le ministre de la Défense, Theo Francken (N-VA).

Mais pourquoi est-il si difficile de déterminer qui est à l’origine de ces drones ? Pourquoi ces appareils n’ont-ils pas été interceptés… voire abattus ? La Belgique a-t-elle les capacités de se défendre ? (...)

Une identité difficile à établir
Plusieurs raisons expliquent que les autorités aient tant de mal à découvrir rapidement qui se cache derrière l’envoi de drones. "Dans bien des cas, ces drones sont des drones que l’on retrouve dans le commerce. Ils sont fabriqués avec des composants (GPS, autopilotes, systèmes radios… ndlr) qui peuvent facilement être achetés et modifiés. Et bien souvent, les modifications opérées sont dissimulées", commence l’expert. De cette manière, "même lorsque nous retrouvons des morceaux de drones sur le terrain, nous n’avons pas toujours d’identification claire de leur provenance, ni de qui les a réellement mis en œuvre."

Mais ces drones arrivent bien et repartent bien quelque part, nous direz-vous. Problème, certains drones ne laissent que de faibles traces sur leur passage. Pour en détecter un, il faut corréler l’identification visuelle avec une éventuelle identification acoustique. Or, "comme d’autres pays, la Belgique n’a pas ce qu’il faut", constate Alain De Neve. (...)

Abattre des drones : impensable ?
Mais lorsque l’on remarque que des drones traversent notre espace aérien sans en avoir été autorisés, n’envisage-t-on pas de les abattre ?

"Abattre un drone serait contre-productif", affirme Alain De Neve. "Même si nous les détections en amont, il faudrait encore savoir si ces engins emportent une charge explosive ou biologique ou non. Si c’était le cas, il faudrait veiller à bien identifier la zone au-dessus de laquelle on pourrait le détruire pour faire en sorte que les débris ne tombent ni sur les habitations, ni sur la population."

Par ailleurs, "Avec quoi les abattrions-nous ? Il est impossible d’abattre un drone avec un missile air-air (un missile tiré en vol depuis un aéronef pour détruire une cible aérienne, ndlr) compte tenu de la différence d’altitude qu’il y a entre l’environnement dans lequel progresse un drone et celui dans lequel progresse un missile air-air. Mais supposons qu’un drone vole à une altitude qui permette l’emploi de missile air-air, quand bien même nous arriverions à l’éliminer, cela voudrait dire que nous utiliserions un appareil d’une valeur de plusieurs centaines de milliers d’euros au bas mot pour détruire un appareil qui en vaut 1000 ou à peine plus. Ce n’est pas soutenable sur le long terme".
La neutralisation privilégiée
À la place, "l’idée est de privilégier autant que possible la neutralisation douce, c’est-à-dire la prise de contrôle de l’appareil à travers des techniques de brouillage." (...)

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L’héritage de l’ère nazie entrave la lutte de l’armée allemande contre les drones russes

L’héritage nazi entrave l’armée allemande dans sa lutte contre les drones russes

La constitution allemande est conçue pour empêcher la Bundeswehr - l’ensemble de l’armée allemande - d’abattre des drones dans son propre espace aérien.

Il s’agit d’un héritage de l’ère nazie, lorsque l’armée a été abusée par les nazis et utilisée contre ses propres citoyens. Après la Seconde Guerre mondiale, la constitution a été modifiée pour empêcher l’armée allemande de jouer un rôle clé dans la sécurité intérieure du pays.

Mais avec la vague d’intrusions de drones russes dans l’espace aérien européen, la pression en faveur d’une modification de la loi se fait de plus en plus forte.

 Nous devons changer les lois afin que les seules personnes capables de traiter ce problème - les militaires - soient habilitées à le faire", a déclaré Thomas Röwekamp, président de la commission de la défense, à Politico.