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Traverser la Méditerranée à haute vitesse : les passeurs ont de plus en plus recours aux vedettes rapides, un danger accru
#Mediterranee #passeurs #Malte #migrants #immigration
Article mis en ligne le 25 novembre 2025
dernière modification le 21 novembre 2025

Pour réduire le risque d’interception en mer, les passeurs se servent désormais des vedettes rapides capables de distancer les garde-côtes dans le but de transporter les migrants vers l’Europe. Ces traversées coûtent très cher et ne mettent pas moins la vie des migrants en danger.

Les petits bateaux et les canots pneumatiques restent le principal moyen logistique pour les traversées clandestines vers l’Europe. Toutefois, l’utilisation de puissants hors-bord, également appelés vedettes rapides, pour semer les patrouilles en mer Méditerranée progresse depuis plusieurs mois.

Certains des ces bateaux sont équipés de plusieurs moteurs qui, combinés, peuvent produire des puissances de 1 400 chevaux, comme le rapporte l’agence de presse allemande dpa. Une telle puissance est supérieure à celle que peut produire une moteur de Formule 1.

Les vedettes rapides peuvent mesurer jusqu’à 14 mètres de long et, malgré leur taille, atteindre des vitesses de plus de 120 kilomètres à l’heure en mer, ce qui signifie que la majorité des bateaux de contrôle frontalier ne peuvent pas les suivre.

Des bateaux difficiles à intercepter

Selon un responsable des gardes-côtes, cité par l’agence dpa, il n’existe "aucun moyen légal de les arrêter", car les garde-côtes ne peuvent mettre en danger la vie des personnes à bord de ces embarcations, par exemple par des tirs ou en essayant de les immobiliser en les heurtant.

"Ce sont des Ferrari pilotées par des experts qui se moquent de tout", a ajouté ce responsable sous couvert d’anonymat.

Les agents des services frontaliers qualifient ces bateaux de "fantômes". Leur vitesse ne permet pas de les rattraper, voire même de les repérer.

Une porte-parole de Frontex souligne que ces vedettes rapides sont par ailleurs "plus maniables que les patrouilleurs des autorités, qui sont plus grands, ce qui rend les vedettes plus difficiles à détecter et à intercepter".

Les gardes-frontières de plusieurs pays de l’UE, ainsi que l’agence européenne des frontières Frontex, affirment que les vedettes rapides sont de plus en plus utilisées pour la traversée entre la Libye et l’Italie.

Cette hausse est également observée sur les traversées clandestines de migrants vers les côtes espagnoles depuis le Maghreb. Une telle traversée, depuis l’est du Maroc ou l’ouest de l’Algérie vers l’Espagne continentale ou les îles Baléares, peut s’effectuer en un peu plus de deux heures. (...)

Le coût de ces traversées serait compris entre 6 000 et 15 000 euros, soit environ dix fois le prix des traversées effectuées à bord de canots pneumatiques et de bateaux en bois.
Des traversées rapides mais dangereuses

Même si les vedettes rapides sont construites à partir de matériaux de qualité bien supérieure à ceux utilisés pour les canots pneumatiques ou les pirogues, elles n’en restent pas moins dangereuses.

Voyager à des vitesses aussi extrêmes signifie que toute personne tombant à l’eau risque la mort instantanée. A ces vitesses, la surface de l’eau devient un mur en béton et rend une chute presque inévitablement mortelle.

Même à des vitesses plus lentes, les dangers sont importants. Comme les passeurs cherchent à naviguer le moins de temps possible dans les eaux de l’Union européenne (UE) et a optimiser leurs temps pour faire un aller-retour, ils ralentissent près des côtes européennes. Les migrants se retrouvent alors forcés, parfois sous la menace d’une armé, de sauter à l’eau pour rejoindre le littoral à la nage.

Au départ aussi, les candidats à l’exil sont souvent contraints de nager pour rejoindre les bateaux. Cette pratique vise en partie à éviter que les vedettes ne s’échouent dans des eaux peu profondes ou que du sable et des sédiments ne pénètrent dans leurs moteurs et ne les endommagent.

Aussi, pour saturer les gardes-côtes, les passeurs déploient souvent plusieurs bateaux en même temps, ce qui augmente le risque de collision avec d’autres embarcations.
Traversées clandestines combinées au trafic de drogue (...)

Les autorités s’inquiètent également de voir des migrants désespérés accepter de servir de "mules" pour transporter de la drogue en échange d’une baisse du prix de la traversée.

Cette drogue se présente sous forme de petits sachets à ingurgiter pour être récupérés au moment des selles.

S’ils éclatent une fois avalés, ces paquets entraînent une mort par overdose presque instantanée. Ce danger n’est presque jamais communiqué à ceux qui sont prêts à tout pour se rendre en Europe. (...)