
La déclaration officielle de la famine à Gaza par l’ONU intervient beaucoup trop tard, ont confié des Palestiniens affamés samedi à l’AFP. Au moins 33 personnes, dont plusieurs femmes et enfants, ont été tuées samedi par des tirs israéliens dans l’enclave sous blocus, selon l’agence AP.
(...) Pour récupérer quelques poignées de riz, des Gazaouis hagards, armés de casseroles et de seaux en plastique, se ruent vers une soupe populaire dans des quartiers ravagés par l’armée israélienne .
Les images montrent un garçon grattant à mains nues les derniers grains de riz collés au fond d’une marmite. Un peu plus loin, assise par terre à l’ombre, une fillette mange à la cuillère dans un sac en plastique.
"Nous n’avons plus de maison, plus de nourriture, plus de revenus (...) nous sommes donc obligés de nous tourner vers les cuisines caritatives, mais elles ne suffisent pas à apaiser notre faim", témoigne Youssef Hamad, 58 ans, déplacé de la ville de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza. (...)
Certaines de ces soupes populaires sont alimentées en nourriture par des mosquées ou des organisations caritatives islamiques locales. D’autres par des ONG internationales ou des agences onusiennes. (...)
Certaines de ces soupes populaires sont alimentées en nourriture par des mosquées ou des organisations caritatives islamiques locales. D’autres par des ONG internationales ou des agences onusiennes. (...)
Début mars, le gouvernement israélien avait imposé à la bande de Gaza un blocus humanitaire total, entraînant des pénuries de nourriture, les plus graves depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Il l’a assoupli à partir de fin mai, mais la quantité d’aide internationale autorisée à entrer depuis est jugée largement insuffisante par l’ONU et les humanitaires, ce que conteste Israël. De nombreuses organisations internationale de droits humains, ainsi que des organisations israéliennes, dénoncent une campagne génocidaire à l’encontre des Gazaouis.
L’agence américaine Associated Press (AP) a fait état d’au moins 33 personnes tuées par l’armée israélienne à Gaza samedi, en se basant sur des responsables médicaux locaux. Dix sept personnes réfugiées dans des tentes, dont de nombreux femmes et enfants, ont été tuées dans un bombardement à Khan Younès. Cinq Palestiniens cherchant de l’aide humanitaire ont été abattus par l’armée israélienne près du point de passage de Rikim. Le cameraman palestinien Khaled al-Madhoun, qui filmait le massacre près du passage de Rikim, a été abattu par l’armée israélienne. Enfin, onze autre personnes ont été tuées dans des tirs ailleurs dans l’enclave palestinienne. (...)
cette déclaration onusienne intervient "beaucoup trop tard", déplore Oum Mohammad, 34 ans, près d’une autre soupe populaire à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. (...)
"Faute de nourriture et d’eau, les enfants (...) sont parfois incapables de se lever, pris de vertige", dit-elle.
Samedi, le chef de l’agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa) a estimé qu’il était "temps que le gouvernement israélien cesse de nier la famine qu’il a provoquée à Gaza".
"Tous ceux qui ont de l’influence doivent l’utiliser avec détermination et un sens du devoir moral", a écrit Philippe Lazzarini sur X.
M. Netanyahu a imputé les pénuries, selon lui "temporaires", aux "vols systématiques de l’aide" par le Hamas.
L’Unrwa a indiqué samedi que ses entrepôts en Jordanie et en Egypte étaient pleins et qu’il y avait "suffisamment de nourriture, de médicaments et de produits d’hygiène pour remplir 6.000 camions". (...)
Dans le même temps, Israël poursuit ses bombardements sur la bande de Gaza. Des images de l’AFP montrent une épaisse fumée s’élevant au-dessus du quartier de Zeitoun, dans la ville de Gaza, tandis que des Palestiniens fouillent les décombres de bâtiments éventrés.
Le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, a qualifié la situation dans les quartiers de Sabra et de Zeitoun d’"absolument catastrophique", évoquant "la destruction totale de blocs résidentiels entiers".
"Nous sommes piégés ici, nous vivons dans la peur, nous n’avons nulle part où aller. Il n’y a aucun endroit sûr à Gaza. Se déplacer maintenant, c’est courir à la mort", témoigne Ahmad Jundiyeh, 35 ans, déplacé dans la périphérie nord de Zeitoun.
"Nous entendons sans répit les bombardements (...) les avions de combat, les tirs d’artillerie et même les explosions des drones", confie-t-il à l’AFP par téléphone. (...)
"Nous sommes terrifiés, avec l’impression que la fin est proche."
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a menacé vendredi de détruire la ville de Gaza si le Hamas refusait de se désarmer, de libérer les otages enlevés le 7-Octobre et de mettre fin à la guerre aux conditions fixées par Israël.
Amnesty International
Pétition Génocide à Gaza : la France doit mettre fin à l’impunité d’Israël