
Benny Gantz, chef du parti d’opposition Union nationale, a lancé samedi soir un appel au Premier ministre Benjamin Netanyahu et à deux autres dirigeants de l’opposition pour former un gouvernement temporaire permettant de libérer tous les otages à Gaza, en écartant l’extrême droite du pouvoir.
"J’en appelle à Netanyahu, Yaïr Lapid et Avigdor Lieberman. Il est temps de former un gouvernement de rachat des prisonniers", a déclaré samedi 23 août Benny Gantz, chef du parti d’opposition Union nationale (centre droit), proposant au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et à deux autres dirigeants politiques de former un gouvernement temporaire permettant de libérer la cinquantaine d’otages, vivants ou morts, encore détenus dans la bande de Gaza. (...)
Depuis le départ de sa coalition de partis ultraorthodoxes ashkénazes en juillet, Benjamin Netanyahu n’a plus de majorité absolue au Parlement et est tributaire de ses alliés d’extrême droite, qui refusent tout accord de libération d’otages avec le Hamas et plaident pour la poursuite de la guerre jusqu’à l’anéantissement du mouvement palestinien à Gaza.
Yaïr Lapid, chef du premier parti de l’opposition, Yesh Atid (centre), dispose de 24 députés à la Knesset. Quant à Avigdor Lieberman, chef du parti nationaliste Israël Beiteinou, en compte huit, soit autant que Benny Gantz.
Avec les 32 députés du parti de Benjamin Netanyahu – le Likoud (droite) –, ces trois partis pourraient former une coalition disposant d’une majorité de 72 sièges (sur 120) au Parlement.
"Le devoir de notre État est avant tout de sauver la vie des Juifs et de tous les citoyens. Chaque otage en danger de mort pourrait être notre fils, votre fils", a ajouté Benny Gantz lors d’une conférence de presse. (...)
Les manifestations se poursuivent
Au même moment, des dizaines de milliers d’Israéliens manifestaient à Tel-Aviv, comme chaque samedi soir, en soutien aux otages et pour exiger du gouvernement la fin de la guerre et un accord permettant leur libération.
"Au lieu de sauver des vies, Netanyahu condamne les otages encore vivants à la mort [et] il nous condamne à une guerre éternelle et inutile", a déclaré devant les manifestants Yotal Cohen, frère de Nimrod Cohen, un de la vingtaine d’otages présumés encore vivants. (...)
Pour une réforme du service militaire
S’il a plaidé pour un accord avec le Hamas permettant la libération des otages, Benny Gantz, ancien chef d’état-major de l’armée israélienne, n’en a pas pour autant appelé à la fin de la guerre. "Les terroristes du Hamas qui affament les otages doivent mourir, comme les nazis. Nous les chasserons jusqu’à leur dernier jour. Mais avant tout, nous sauverons nos frères", a-t-il déclaré. (...)
Le gouvernement qu’il propose commencerait son mandat "par un accord sur les otages qui ramènera tout le monde à la maison" avant de faire adopter une loi fixant "un cadre de service militaire qui intégrera nos frères ultraorthodoxes" avant de fixer des élections pour le printemps 2026, a-t-il dit.
Les ultraorthodoxes échappent largement à la conscription et cette exemption de fait est de plus en plus mal supportée, surtout en temps de guerre, par le reste de la population israélienne, largement favorable à leur enrôlement sous les drapeaux des 18 ans comme le reste de la population soumise au service militaire. Le départ des partis ultraorthodoxes ashkénazes de la majorité en juillet s’est fait à la suite d’un différend sur cette question clivante. (...)
Amnesty International
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