
La frappe de trop ? Le chef de l’agence de l’ONU en charge des réfugiés palestiniens (Unrwa) a dénoncé, lundi 25 août, l’inaction "choquante" de la communauté internationale face au conflit à Gaza, après qu’une frappe israélienne sur un hôpital a tué au moins 20 personnes, dont cinq journalistes.
Cette frappe revient à "faire taire les dernières voix qui dénoncent la mort silencieuse d’enfants victimes de la famine", a dénoncé Philippe Lazzarini sur les réseaux sociaux, ajoutant : "L’indifférence et l’inaction du monde sont choquantes".
Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, a rappelé que "les journalistes ne sont pas une cible. Les hôpitaux ne sont pas une cible", ajoutant que "l’assassinat de journalistes à Gaza devrait choquer le monde, non pas en le plongeant dans un silence stupéfait mais en le faisant agir".
Une attaque "intolérable"
Plusieurs responsables politiques ont finalement réagi à cette frappe en fin de journée. "Je suis horrifié par l’attaque israélienne contre l’hôpital Nasser. Les civils, les professionnels de santé et les journalistes doivent être protégés", a écrit le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, sur le réseau social X, réitérant un appel à "un cessez-le-feu immédiat".
De son côté, le président français, Emmanuel Macron, a qualifié l’attaque d’"intolérable" et appelé Israël à "respecter le droit international". À l’issue d’un entretien téléphonique avec l’émir du Qatar, il a insisté sur X : "Les civils et les journalistes doivent être protégés en toutes circonstances [...] La réduction d’une population à la famine est un crime qui doit cesser immédiatement."
L’Allemagne s’est également dite "choquée par la mort de journalistes, secouristes et civils" et a appelé à une enquête. Le ministère des Affaires étrangères a appelé Israël à "autoriser immédiatement l’accès des médias étrangers indépendants et à assurer la protection des journalistes à Gaza".
De son côté, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déploré dans un communiqué un "accident tragique".
Voir aussi (video 15’28)
– L’hôpital Nasser frappé à Gaza : "Il n’y a pas d’endroit sûr, pour personne, dans la bande de Gaza"
Cinq journalistes, dont certains collaboraient avec Al Jazeera, Reuters et AP, ont été tués lundi matin dans des frappes israéliennes sur un hôpital du sud de la bande de Gaza ayant fait au total 20 morts, a annoncé la Défense civile du territoire palestinien. Jérôme Grimaud, coordinateur d’urgence à MSF en mission à Deir al-Balah dans la bande de Gaza, était en direct sur France 24 pour évoquer la situation.
Amnesty International
Pétition Génocide à Gaza : la France doit mettre fin à l’impunité d’Israël