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France24/AFP
L’armée reprend le contrôle de Katmandou et ouvre les discussions sur l’avenir du Népal
#Nepal #manifestation #repression #emeutes
Article mis en ligne le 11 septembre 2025

Après deux jours d’émeutes et la démission du Premier ministre au Népal, l’armée a repris le contrôle de la capitale Katmandou mercredi. Le chef d’état-major a entamé des entretiens avec diverses personnalités, dont des représentants des manifestants, pour discuter de l’avenir politique du pays.

(...) Les troubles ont débuté lundi, lorsque la police a brutalement réprimé des manifestations dénonçant le blocage des réseaux sociaux et la corruption des élites, faisant au moins 19 morts et plusieurs centaines de blessés dans le pays.

Malgré le rétablissement de Facebook, X et YouTube, la promesse d’une enquête sur les violences policières et le départ de KP Sharma Oli, des manifestants réunis sous une bannière "Génération Z" ont mis a sac mardi bâtiments publics, résidences de dirigeants et autres symboles du pouvoir. Le Parlement a été incendié, ainsi que le domicile du Premier ministre démissionnaire. (...)

Le maire de Katmandou appelé à un avenir national

Dès mardi, le général Sigdel avait exhorté "tous les groupes impliqués dans les manifestations à revenir au calme et à engager un dialogue". Le président népalais, Ramchandra Paudel, a lui aussi exhorté "tout le monde, y compris les manifestants, à coopérer pour une résolution pacifique de la situation difficile du pays".

"Les parties prenantes doivent se réunir pour trouver une issue à la crise. Le Parlement reste", a commenté pour l’AFP Shushila Karki, l’ancienne cheffe de la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays.

Le maire de Katmandou depuis 2022, l’ancien ingénieur et rappeur Balendra Shah, 35 ans, est également présenté comme une des personnalités appelées à un avenir national. "Soyez prêts (...) à prendre les rênes du pays", a lancé sur Facebook l’élu, présenté comme une figure incontournable de la transition qui s’annonce.

Revenu au pouvoir en 2024, KP Sharma Oli a expliqué qu’il démissionnait "afin que des mesures puissent être prises en vue d’une solution politique". Âgé de 73 ans, le chef du Parti communiste népalais, qui a dirigé quatre fois le gouvernement depuis 2015, incarne cette élite de dirigeants dont la jeunesse du pays, privée d’emploi et lassée de la corruption, exige le départ.

Couvre-feu et capitale à l’arrêt

Sur le terrain, l’armée a fait strictement respecter mercredi le couvre-feu imposé jusqu’à nouvel ordre pour ramener le calme dans une capitale à l’arrêt, entreprises, écoles et commerces fermés.

Soldats en armes, chars et véhicules blindés ont été déployés dans les rues encombrées des carcasses de véhicules incendiés et des débris des barrages dressés la veille, au milieu des bâtiments et magasins livrés à la vindicte des manifestants. (...)

Vingt-quatre heures après les scènes de chaos observées dans Katmandou, la police a indiqué que trois de ses agents avaient été tués. Plus de 13 500 détenus ont également profité des violences qui ont enflammé le pays pour s’évader des prisons, a annoncé à l’AFP un porte-parole de la police, Binod Ghimire.

L’état-major de l’armée a une nouvelle fois averti mercredi qu’il réprimerait sans hésiter "manifestation, acte de vandalisme, pillage ou incendie et attaque visant les personnes et les biens". L’armée a annoncé avoir arrêté 27 personnes dans la capitale et saisi 23 armes à feu.

Fermé au trafic depuis mardi, l’aéroport de Katmandou a rouvert ses portes aux passagers en fin d’après-midi, a constaté un journaliste de l’AFP. Selon l’Autorité népalaise de l’aviation civile. Décollages et atterrissages devaient progressivement y reprendre "dans la journée".