
Le gouvernement irlandais a signé un décret afin de permettre aux personnes en attente du traitement de leur dossier d’asile de rentrer chez elles en échange d’une aide financière de 2 500 euros, pour un migrant seul, et 10 000 euros pour une famille. Cette mesure vise à réduire les coûts liés à l’examen des dossiers d’asile, qui comprennent l’hébergement, la nourriture, les prestations sociales ou encore la santé.
(...) En clair, le ministre propose aux exilés d’abandonner leur demande d’asile en cours de traitement, de quitter l’Irlande et de rentrer dans leur pays, en échange d’une aide financière de 2 500 euros par personne, et jusqu’à 10 000 euros pour une famille. Pour les exilés en procédure d’appel - après une première demande d’asile déboutée -, ce montant s’élève à 1 500 euros par personne, et 6 000 euros pour une famille. (...)
Les migrants concernées sont ceux ayant déposé un dossier de protection avant le 28 septembre 2025, ceux qui demandent l’asile après cette date ne pourront pas bénéficier du dispositif.
"Nous devons alléger la pression sur notre système de protection internationale en réduisant le nombre de personnes qui, dans le cadre de la procédure, n’obtiendront pas gain de cause", déclare Jim O’Callaghan dans le communiqué.
Les demandes de retour pourront être refusées si la personne court un risque en rentrant dans son pays, indique par ailleurs le document.
Le but de cette mesure est d’augmenter les expulsions d’étrangers présents en Irlande, mais également de réduire les coûts liés à l’examen des dossiers d’asile. (...)
Mais cette nouvelle mesure inquiète les humanitaires. Le Conseil irlandais pour les réfugiés (IRC), une association qui fournit une aide juridique aux exilés, a jugé ce dispositif "contraire à l’éthique et inapproprié", rapporte l’Irish Times. "Leur proposer par courriel, alors que leur dossier est en cours, qu’une décision est en suspens, alors que beaucoup d’entre eux attendent depuis des mois, voire des années, une aide financière pour les encourager à rentrer dans leur pays est extrêmement préoccupant", affirme Nick Henderson, directeur général de l’IRC. Le responsable associatif a qualifié cette politique de "particulièrement inquiétante", alors que 30 % des appels en 2024 ont abouti. "Les personnes ont un droit légal de faire appel, et c’est fondamental pour toute procédure de protection internationale", a-t-il déclaré. (...) (...) (...)