
Le camp de migrants de Tsoundzou 2, à Mayotte, va être démantelé, selon un arrêté préfectoral publié le 28 septembre. Faute d’hébergements, seulement quelque 330 personnes, sur les plus de 500 occupants du camp, ont reçu une proposition de relogement.
À compter du dimanche 28 septembre, les migrants installés dans le camp de Tsoundzou 2, à Mayotte, ont "23 jours" pour quitter les lieux, intime un arrêté préfectoral. Une fois le délai dépassé, les tentes et abris du campement seront détruits.
Des centaines de personnes sont installées dans ce camp depuis fin février et le démantèlement de leur précédent lieu de vie. Selon la préfecture, il y a aujourd’hui plus de 500 personnes dans ce campement. D’autres sources estiment la population à "plus de 650" (...)
Un chiffre qui pourrait toutefois être encore supérieur puisqu’en mai, une source locale estimait auprès d’InfoMigrants la population du camp à "environ 400 personnes". Et depuis, il a presque doublé. (...)
Le camp est peuplé essentiellement d’Africains des Grands lacs et de l’Est (RDC, Rwanda, Burundi, Somalie et Yémen). On retrouve notamment des primo-arrivants "n’ayant pas pu déposer de demande d’asile à cause du blocage de la préfecture", en raison des dégâts causés par le cyclone Chido fin 2024 et le blocage du bureau des étrangers de la préfecture par le collectif des citoyens de Mayotte 2018 pendant plusieurs semaines. (...)
On compte aussi des demandeurs d’asile sans solution d’hébergement et des déboutés du droit d’asile, tout comme des personnes ayant obtenu le statut de réfugié mais "qui ne parviennent pas à quitter le territoire et qui restent dans des situations de précarité, parfois sans hébergement", ajoute la source locale.
Proposition de relogement partielle
Faute de places d’hébergement sur l’île, seules 367 propositions de relogement ont été effectuées. Des dizaines de migrants resteront donc sans "mise à l’abri" après l’évacuation du camp. "Au regard de ces circonstances locales, à ce jour, l’état de ce parc présente des possibilités d’hébergement insuffisantes. La saturation du parc ne permet pas de réaliser des propositions d’hébergement à l’ensemble des occupants", assure la préfecture qui précise que "68% des logements collectifs et 36% des logements résidentiels en dur ont été détériorés ou détruits" par le passage du cyclone Chido.
Cette dérogation a été rendue possible depuis l’adoption de la loi pour la refondation de Mayotte adoptée par le Parlement en août dernier. "Jusqu’au 13 décembre 2034, le représentant de l’État à Mayotte peut (…) déroger à l’obligation d’annexer une proposition de relogement ou d’hébergement d’urgence", stipule l’article 18. (...)