
Le MRAP appelle à commémorer ces deux dates de la mémoire de l’esclavage, de son abolition et à rendre hommage aux victimes de l’esclavage.
Nationalement, depuis 2006, la France a décrété le 10 mai « Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition » : c’est le 10 mai 2001 que le Sénat, après l’Assemblée Nationale, reconnaissait solennellement la traite négrière et l’esclavage comme crime contre l’humanité.
Les départements d’Outre-Mer célèbrent le souvenir de l’abolition de l’esclavage à la date anniversaire de l’événement sur leur territoire.
De nombreuses associations regroupant les Français d’Outre-Mer vivant en métropole commémorent le 23 mai, le souvenir de la souffrance des esclaves.
Cette journée rappelle la date de l’abolition officielle de l’esclavage en 1848 et la manifestation organisée à Paris en 1998 qui regroupa en une marche silencieuse, dans une grande revendication de dignité pour leurs aïeux, 40000 descendants d’esclaves - antillais, guyanais et réunionnais - pour commémorer les 150 ans de l’abolition à la date du premier jour d’émancipation en Martinique. Cette marche a contribué au débat national aboutissant au vote du 21 mai 2001, reconnaissant l’esclavage en tant que crime contre l’humanité
Si l’Occident n’a pas inventé l’esclavage, il porte la lourde responsabilité de 12 millions d’hommes et de femmes, sortis par la violence d’Afrique et traités comme du bétail. Cette saignée aura des conséquences graves pour le continent africain.
L’histoire de l’esclavage, ce sont également des siècles de luttes des esclaves eux-mêmes pour la liberté, à qui le MRAP tient à rendre hommage. Des centaines de révoltes, réprimées avec une barbarie inouïe, se sont déroulées tout au long des siècles d’esclavage à Haïti, Porto Rico, Saint Domingue, Cuba, à la Martinique, aux Etats-Unis... Elles nous ont légué des noms devenus symboles de résistance à l’oppression : Diego de Campo, chef de la révolte cubaine de 1545 au cours de laquelle 7000 “nègres marrons” se sont organisés en République ; un premier grand camp de “nègres marrons” établi en Guadeloupe en 1636, dans les hauteurs de Capesterre ; Toussaint Louverture qui a proclamé la première république noire en Haïti …....
En 1848, les hommes réduits en esclavage, au fur et à mesure que se diffusait l’annonce du décret d’abolition signé par Schoelcher, s’emparèrent de leur liberté nouvelle, sans attendre la date officielle de sa mise en œuvre comme Jules Ferry et Victor Hugo.
Si la France est le seul pays à reconnaître ce crime contre l’humanité, ces théories racistes n’y ont pas complètement disparu : même si le racisme biologique n’ose plus guère s’afficher et suscite l’indignation, elles nourrissent insidieusement encore les stéréotypes et les préjugés qui, plus ou moins inconsciemment, entravent la lutte contre toutes les formes de racisme et contre les discriminations qui gangrènent la société.
C’est pourquoi le MRAP appelle à participer aux hommages organisés à l’occasion de ces journées commémoratives.