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Rebellyon
119 personnes signent la tribune de soutien aux inculpés du 23 septembre
Article mis en ligne le 31 octobre 2021

Suite à l’inculpation de sept antifascistes lyonnais le 23 septembre dernier, une tribune vient d’être publié sur Médiapart pour dénoncer la justice d’exception dont sont victimes nos camarades !

À Lyon, une politique pénale du « deux poids, deux mesures »

Depuis le 23 septembre 2021, sept militants antifascistes lyonnais sont poursuivis par le parquet de Lyon pour une altercation avec des membres du groupe Civitas. Cette organisation catholique intégriste combat notamment le droit à l’avortement et s’inscrit dans la galaxie de l’extrême-droite française qui prend part aux marches contre le pass sanitaire pour y diffuser des discours antisémites et de haine. C’est lors d’une de ces manifestations, le 28 août dernier, que l’altercation a eu lieu.

Le parquet, requérant le placement en détention provisoire de l’ensemble des sept militants antifascistes, a obtenu du juge des libertés et de la détention l’incarcération de quatre d’entre eux immédiatement après leur garde-à-vue, les trois autres étant soumis à un strict contrôle judiciaire.

Dans le cadre de cette affaire, il nous paraît important de souligner plusieurs points :

 Le parquet s’est auto-saisi de ces faits et a mené une procédure entièrement à charge contre les militants antifascistes, alors même qu’aucune plainte des supposées « victimes » (pour lesquelles aucune ITT n’aura été constatée) n’a été enregistrée. Les militants de CIVITAS n’ont quant à eux été ni convoqués, ni auditionnés pour s’expliquer sur les faits de violence. Par contre, la police les a bien contactés, sans que l’on puisse comprendre les liens entre les enquêteurs et Civitas, ni même qui a été contacté. Le parquet de Lyon, pourtant soumis au principe d’impartialité et devant veiller à ce que les investigations soient menées à charge et à décharge, apparaît n’orienter les services d’enquête que dans un sens.

 Les interpellations sont intervenues après 3 semaines d’enquête et ont donné lieu à des gardes-à- vue d’une durée de 48 heures. Au terme de ces délais, le parquet a utilisé le retard pris par les services de police dans l’exploitation des données téléphoniques pour saisir le tribunal selon la procédure de « comparution immédiate à délai différé ». [1] L’utilisation de cette procédure, dont la création récente a largement été analysée comme visant à faciliter l’incarcération, relève d’une volonté répressive explicite et a permis de balayer les observations des conseils des mis en cause.

Le parquet s’engage ainsi dans un choix politique : apporter la réponse forte et répressive de la comparution immédiate, sans présenter un dossier d’enquête complet permettant à un juge de se prononcer au fond. Et ce, aux dépens de la liberté des mis en cause.

Le traitement judiciaire de cette affaire illustre une politique pénale du parquet de Lyon toute particulière dans ce type d’affaires. Il accumule les poursuites à l’encontre des militants antifascistes, tout en brillant par son absence dans le traitement des violences commises par l’extrême-droite à Lyon, pourtant nombreuses et documentées.

Les nombreux groupes néo-fascistes de Lyon forment une véritable nébuleuse et disposent de locaux ayant pignon sur rue. Au cours des dernières années, ces militants tentent d’imposer un véritable climat de terreur sur la ville. (...)

Nous demandons la relaxe des 7 militants antifascistes et la liberté pour les 3 militants encore en détention provisoire, et nous tiendrons à leurs côtés à leur procès du 4 novembre prochain.

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/301021/lyon-une-politique-penale-du-deux-poids-deux-mesures