Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Reporterre
132 litres d’eau pour une tasse de café : « Nos besoins sont excessifs »
#eau #secheresse #urgenceclimatique
Article mis en ligne le 28 mars 2024

L’empreinte eau d’un Français est en moyenne de 4 900 litres... par jour. Un chiffre astronomique, principalement dû à notre alimentation, explique l’hydrologue Charlène Descollonges.

2 500 litres d’eau pour fabriquer votre tee-shirt en coton, 109 litres pour produire votre verre de vin rouge, 1 720 litres pour une tablette de 100 grammes de ce délicieux chocolat. Notre mode de vie engloutit des quantités astronomiques d’or bleu. Cette soif insatiable est évaluée par l’empreinte eau, qui « mesure la quantité d’eau utilisée pour produire les biens et services que nous utilisons », selon le réseau non-gouvernemental Water Footprint Network. Il permet d’estimer « l’appropriation de l’eau douce par l’humanité en termes de volumes d’eau consommés et pollués ».

À l’occasion de la journée mondiale de l’eau, vendredi 22 mars, l’hydrologue Charlène Descollonges, autrice de L’Eau — Fake or not ?, nous en apprend plus sur cette empreinte qui « reflète l’insoutenabilité de nos modes de vie ». (...)

« 37 % de notre empreinte eau est liée au fait qu’on mange de la viande » (...)

En France, 85 % de notre empreinte est due à l’alimentation. (...)

Nos modes de vie sont-ils insoutenables par rapport au cycle de l’eau ?

Oui. Souvent, on entend qu’on n’aura pas de problèmes d’eau, puisque l’eau ne disparaît jamais, qu’elle est prise dans un grand cycle. Mais quand on regarde à l’échelle des territoires, certains bassins versants sont en déficit car les besoins en eau sont trop importants par rapport à la capacité du milieu à renouveler la ressource. Les crises de l’eau se multiplient à cause de nos besoins, qui sont excessifs. Il faut aussi penser aux milieux aquatiques, qui requièrent un minimum d’eau pour vivre. (...)

Comment diminuer notre empreinte eau ?

On change son assiette. On la reverdit, on mange des protéines végétales et on relocalise notre alimentation. Il faudrait aussi changer nos modes de culture, afin de mieux stocker l’eau dans les sols, à travers l’hydrologie régénérative ou l’agroforesterie. C’est par le biais de l’alimentation que l’on pourra régénérer les cycles de l’eau.

Il s’agit de réfléchir aussi à la mobilité. Car les véhicules électriques ont besoin de beaucoup d’eau, pour fabriquer les batteries en lithium, pour produire de l’électricité. Plus on va décarboner notre économie, plus on va avoir besoin d’eau. Or, on ne l’a pas anticipé. On est déconnectés de notre dépendance à l’eau. (...)

(...)