
Nous, journalistes de La Provence qui partageons la mer Méditerranée avec nos confrères palestiniens ne pouvons nous taire face à l’horreur qui se déroule. Nous ne pouvons pas nous résoudre à rester silencieux face au massacre de journalistes avec qui nous partageons le même métier dédié à informer.
« Au rythme où les journalistes sont tués à Gaza, il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer », alerte Reporters sans frontières (RSF). Près de 200 d’entre eux ont été tués par l’armée israélienne depuis le début de ce nouvel épisode du conflit israélo palestinien déclenché par les attaques du Hamas le 7 octobre 2023.
Ces données émanant d’ONG et de syndicats de journalistes comme RSF ou la Fédération internationale des journalistes (FIJ) sont en constante évolution chaque jour. Car il reste encore des journalistes palestiniens qui œuvrent pour informer le public de ce qui se passe dans cette zone de guerre dans laquelle la presse internationale est interdite d’accès par le pouvoir israélien.
Jamais autant de reporters n’avaient payé un tribut aussi lourd dans un conflit. Ce massacre perpétré par le gouvernement israélien restera gravé. Et ce fait exceptionnel a été au cœur de nombreux débats lors des Assises méditerranéennes du journalisme fin avril à Marseille. Un événement dont La Provence était un partenaire majeur.
La rédaction de La Provence compte 160 journalistes. Le nombre de journalistes palestiniens morts est supérieur à notre collectif de travail. Le monde resterait-il silencieux et inactif si autant de journalistes français avaient été assassinés de la sorte ?
Nous reconnaissons la douleur de toutes les victimes civiles et de leurs proches, qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes, femmes, enfants, personnes âgées, secouristes, humanitaires ou journalistes. Depuis 77 ans, ce conflit déchire notre humanité commune à toutes et tous.
Nous appelons nos lecteurs, nos confrères, nos institutions, à défendre ce droit fondamental : celui d’informer et d’être informé.