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« 24h Pujadas l’info en questions » sur LCI : la quintessence du bavardage éditocratique
Article mis en ligne le 4 mars 2018
dernière modification le 3 mars 2018

Évincé de la présentation du journal de 20h de France 2 en mai dernier, David Pujadas a rapidement trouvé un point de chute à sa juste mesure sur LCI. Pas en matière d’audimat, certes, puisque LCI ne rassemble guère plus de 1 % d’audience, ce qui semble correspondre au « score » moyen de David Pujadas chaque soir [1]. D’un point de vue éditorial, en revanche, David Pujadas est placé dans des conditions idéales : producteur d’une émission qu’il a modestement baptisée de son propre nom (« 24h Pujadas l’info en questions »), il dispose quotidiennement de plus d’1 h 30 en « access prime time », entre 18 h et 20 h. Une émission au cours de laquelle David Pujadas donne libre cours à ses partis pris de toujours tout en s’appliquant à reconduire les formes les plus convenues de journalisme de commentaire et de prescription, dans lesquelles des quarterons d’éditocrates omniscients et unanimes « débattent » avec des experts au diapason, en présence de quelques responsables politiques. Un cocktail aussi éventé qu’indigeste…

Un constat peu surprenant s’agissant d’un journaliste dont l’ensemble de l’œuvre, largement documentée sur le site d’Acrimed [2], illustre les pires travers de l’éditocratie. Comme présentateur du 20h de France 2 pendant plus de 15 ans, il s’appliqua consciencieusement à tenter de « rattraper » l’audimat du journal de TF1, quitte à importer les recettes du journalisme le plus commercial et à transformer le JT du service public en « pot-pourri de faits divers et de divers faits ». Comme intervieweur présidentiel de Nicolas Sarkozy, il s’imposa comme une référence longtemps indépassable du journalisme de révérence. Comme présentateur de « Des paroles et des actes » et de « L’Émission politique », il mit tout son savoir-faire au service du journalisme politique le plus dépolitisant, superficiel, intoxiqué de sondages, de personnalisation, de petites phrases et de polémiques. (...)

le choix des thèmes de débat conjugué à la composition des plateaux condamne « 24h Pujadas » à n’être qu’un seul et même plaidoyer, sans cesse recommencé, pour « La Réforme » sous toutes ses formes. Peut-être conscient du risque de déjà-vu, David Pujadas tente d’y ajouter sa patte. Mais animé par les mêmes passions et les mêmes travers que tant de ses confrères en éditocratie, il ne se distingue que par l’obstination avec laquelle jour après jour, semaine après semaine, il s’échine à rapporter systématiquement toute actualité à Emmanuel Macron. (...)