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"30 % des décès de personnes à la rue ont lieu l’été" : face à la canicule, les migrants particulièrement vulnérables
#canicule #migrants #immigration #rechauffementclimatique
Article mis en ligne le 2 juillet 2025
dernière modification le 1er juillet 2025

La France connaît cette semaine un important épisode de canicule. Plusieurs départements ont été placés en vigilance rouge et orange. La population est appelée à se mettre à l’abri du soleil et de la chaleur. Une recommandation impossible à mettre en oeuvre pour les migrants qui vivent à la rue en région parisienne ou sur le littoral nord de la France.

Dans les campements de migrants situés sur le littoral nord de la France, autour de Calais et Dunkerque, le problème de l’accès à l’eau n’est pas nouveau. Mais chaque été, les fortes chaleurs et le manque d’eau mettent en danger la santé des personnes exilées. Pour les associations citoyennes qui leur viennent en aide, la situation est extrêmement préoccupante. Surtout pendant l’épisode caniculaire qui s’est abattu sur la France depuis le lundi 30 juin et jusqu’au mercredi 2 juillet.

"À Grande Synthe, il y a un seul point d’eau installé par communauté urbaine de Dunkerque au niveau du point de distribution – une rampe avec 18 robinets - mais il est vraiment très éloigné des lieux de vie donc les gens ont beaucoup de mal à y aller", déplore Salomé, l’une des coordinatrice de l’association Utopia 56 à Grande Synthe qui n’a pas souhaité que son nom de famille soit publié. "On alerte la communauté urbaine de Dunkerque depuis des mois sur le manque d’accès à l’eau mais il ne se passe rien".

"La semaine dernière, il y a eu une grosse expulsion et la rampe a été détruite ’par erreur’. Elle a été réparée mais l’eau qui coulait était souillée donc on a encore alerté la communauté urbaine de Dunkerque. La rampe a été réparée de nouveau mais, entre temps, les gens sont restés sans eau potable pendant 48 heures", dénonce-t-elle.

Les préfectures du Nord et du Pas-de-Calais, comme partout ailleurs, recommandent de fuir la chaleur mais aucune mesure concrète ne semble avoir été mise en place pour protéger les populations migrantes. Contactées par InfoMigrants, ces dernières n’ont pas répondu à nos sollicitations.
Des migrants boivent l’eau du canal

Face à ce manque d’eau sur les campements, des exilés boivent et se lavent dans l’eau du canal qui passe juste à côté des campements où vivent quelque 1 500 personnes, dont de nombreuses familles avec enfants.

"Ce sont des pratiques dangereuses, car les berges ne sont pas du tout sécurisées. Il y a trois ans, un jeune homme soudanais s’est noyé en voulant se laver dans le canal", alerte Diane Léon, coordinatrice de Médecins du monde sur le littoral français.

"Par ailleurs, on essaye de sensibiliser les gens sur les dangers de la consommation d’eau non potable […] Il y a de jeunes enfants sur les camps et une diarrhée chez un enfant en bas âge, ça peut vite mal tourner", ajoute-t-elle. (...)