
Les livreurs à vélo continuent de pédaler, même – et surtout – en cas de canicule, pour compenser la baisse des commandes. Dépendants d’un algorithme qui ne connaît ni pause, ni météo, ils cumulent surexposition aux risques, précarité sociale et invisibilité institutionnelle. Faute d’avancées nationales, des initiatives d’entraide sont prises à Bordeaux.
« Surexposition aux malaises, aux insolations et aux risques d’accident et d’épuisement »… Les livreurs à vélo arrivent en tête des activités professionnelles les plus vulnérables face aux épisodes caniculaires, rappelle Jonathan L’Utile Chevallier, coordinateur de projet à La Maison des livreurs. Celle-ci accueille et accompagne les coursiers bordelais depuis 2023, dans un local prêté par la ville de Bordeaux, rue Fort-Louis.
A la Maison des livreurs, si un parasol est planté devant la bâtisse, la plupart des coursiers se réfugient à l’intérieur pour fuir le soleil de plomb. Même sans climatisation, les ventilateurs assurent un semblant de fraîcheur. Pour un lundi et mardi, journées généralement moins intenses, « ils cherchent plus que d’habitude un abri », souligne Jonathan L’Utile Chevallier.
Sur les canapés, les coursiers s’affalent, épuisés. Déjà appréciée en temps normal, la salle d’eau est devenue indispensable ces derniers jours.
Vigilance orange sauf pour les livreurs ? (...)
Alors que la mairie de Bordeaux a de son côté recommandé d’éviter de sortir aux heures les plus chaudes comme de pratiquer des activités physiques à sa population, les coursiers restent dépendants de l’appétit des clients d’Uber Eats, Deliveroo & co. Quand des secteurs comme le BTP peuvent privilégier les heures fraîches du matin, celles-ci correspondent aux heures creuses des plateformes de livraison.