Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Numerama
41 % des Français veulent que l’Etat privilégie la liberté à la censure sur Internet
Article mis en ligne le 15 octobre 2014

Malgré un choix fermé qui oblige au manichéisme sur un sujet rempli de nuances, plus de quatre Français sur dix estiment que l’Etat doit privilégier la liberté au contrôle des contenus sur Internet.

L’institut BVA a publié mercredi les résultats d’un sondage (.pdf) réalisé pour le Syntec Numérique, qui balaye différentes questions liées au rapport qu’entretiennent les internautes avec la publication de contenus. Le sondage montre ainsi que seulement 16 % des sondés estiment que les entreprises privées sont les plus efficaces pour protéger leurs données personnelles, ou encore que 78 % des Français interrogés sont hostiles à l’installation de boîtes noires dans les voitures, même si elles permettent de réduire la facture d’assurance (ce qui est peut-être bon signe pour le refus de contrats d’assurances santé liées à des capteurs d’activités).

Mais BVA se montre d’un manichéisme très critiquable lorsqu’il demande aux sondés s’ils sont "favorable ou opposé à ce que l’Etat contrôle davantage ce qui est diffusé sur Internet". Il n’y avait que trois choix possibles :

Favorable, car cela limiterait les dérives sur Internet ;
Opposé, car cela limiterait la liberté sur Internet ;
Ne se prononce pas.

Seuls 2 % des sondés ont choisi de ne pas se prononcer. Cette option ne leur était pas spontanément proposée par le sondeur, qui demandait à faire un choix entre les deux principales propositions. Or s’il y a bien un sujet qui ne peut pas être répondu de façon aussi tranchée que "favorable" ou "opposé", c’est bien la question de la censure des contenus, qui plus est par l’Etat.

S’il est admis par une très grande majorité des citoyens que les photos ou vidéos d’enfants violés peuvent faire l’objet de mesures de censure par l’Etat (et encore, dans des conditions plus transparentes que ce que prévoit la loi LOPPSI), il existe tout un champs de contenus où la question pose énormément plus de difficultés. On le voit avec la loi anti-terrorisme actuellement en débat au Parlement. L’Etat veut se voir accorder la faculté de décider seul de ce que sont des contenus terroristes, malgré la définition très malléable et très politique du terrorisme, pour censurer d’autorité les sites qu’il a ainsi identifiés. (...)