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6 mois après les annonces officielles d’annulation de la dette des pays du Sud : Où en est-on ?
Article mis en ligne le 21 septembre 2020
dernière modification le 20 septembre 2020

Face aux demandes d’annulation de dette en provenance d’une série de chefs d’État de pays du Sud et de mouvements sociaux [1], institutions financières internationales et autres groupes de créanciers mettaient sur la table fin mars/début avril différentes initiatives [2] pour libérer des ressources financières indispensables en temps de crise sanitaire et économique. Six mois après leur lancement, où en sont ces mesures ? Répondent-elles à l’urgence de la situation et aux besoins des populations ?

Sommaire

1. Rappel des faits
2. Les mesures des institutions de Bretton Woods (IBW)
3. Les pays du Sud désavouent le Club de Paris
4. Mais où sont les créanciers privés ?
5. Les pays du Sud doivent s’unir

« Fin mars 2020, Banque mondiale, FMI et G20 communiquent la mise en place de mesures de financement d’urgence à destination des pays en développement. D’annulation à proprement dit, il n’y aura donc pas » (...)
Les volontaires retenus par le Club de Paris verront alors, sous couvert de respect de plusieurs conditionnalités, le remboursement de leur dette extérieure bilatérale (capital et intérêts compris) courant de mai à décembre à 2020 être différé et s’ajouter aux remboursements dus entre 2022 et 2024.
2. Les mesures des institutions de Bretton Woods (IBW)

L’invitation lancée par le FMI et la Banque mondiale aux créanciers bilatéraux ne manquait pas d’ironie. De fait, aucune de ces deux institutions n’a ou ne va pas procéder à des annulations de dette multilatérale (les dettes publiques dues aux institutions multilatérales, comme les IBW et autres banques de développement). Au contraire, les mesures énoncées ci-dessous s’appliquent uniquement aux pays en développement n’ayant pas d’arriérés de paiement à leur égard.

Avançant l’argument de sa solvabilité et d’une potentielle dégradation des notes des dettes souveraines des pays concernés, la Banque mondiale s’est au contraire rangée du côté des marchés financiers et des créanciers, acteurs qui par ailleurs la finance via ses émissions d’obligation. Plutôt qu’une annulation, la Banque mondiale renforcera son emprise (...)