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À BURE, LE SOUHAIT D’UN AUTRE AVENIR QUE LE NUCLÉAIRE
Article mis en ligne le 8 juillet 2017

La Maison de la Résistance à Bure, dans la Meuse, est non seulement le lieu du combat contre le projet Cigéo, d’enfouissement de déchets nucléaires, mais aussi celui de la construction d’une autre vision pour le territoire.

Quand on évoque la Meuse, pour peu que connaisse cette région, surgissent alors des images de collines verdoyantes et de cours d’eau paisibles. Dans ce décor bucolique, le village de Bure détonne à plus d’un titre. En y arrivant, on découvre un bourg de quelques artères entièrement en travaux, au milieu duquel une maison se distingue des autres pavillons proprets. Cette ancienne ferme, couverte d’affiches militantes et de sigles nucléaires, affiche son nom haut et fort : maison de résistance à la poubelle nucléaire. Acquise en 2004 par l’association Bure zone libre et le réseau Sortir du nucléaire, c’est ici que se concentre l’opposition au projet Cigéo (Centre industriel de stockage géologique), lancé par l’agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra) dans les années 90.

À l’intérieur, dans la grande cuisine commune de la maison, plusieurs résidents discutent autour de la grande table en bois qui trône au milieu. Certains sont jeunes, d’autres plus âgés, il y a des femmes, des hommes. Les uns sirotent un café, une autre prend un petit-déjeuner tardif. « T’es au courant ? », demandent-ils à chaque nouvelle personne qui entre dans la pièce, dont les murs sont ornés d’affiches militantes anti-nucléaire et d’une carte des alentours. C’est que la nouvelle vient de tomber. Ce mercredi 26 avril, le tribunal de Bar-le-Duc vient de déclarer que les occupants du bois Lejuc sont expulsables, et ce sans délai. C’est le premier revers auquel la résistance au projet dit de « poubelle nucléaire » doit faire face depuis plusieurs mois. Loin d’être KO, ils organisent, dans la matinée, une réunion pour décider de la suite à donner. (...)

« La résistance n’est pas nouvelle », tient à souligner d’emblée Paul. Elle remonte au moment où le choix définitif du lieu s’est porté sur Bure et à l’installation de l’Andra, fin des années 90, sur ce territoire à cheval entre le département de la Haute-Marne et celui de la Meuse. Mais cette opposition s’est tarie au fil du temps et des actions, aux effets vains. Ni la pétition dénonçant le projet et signée par un tiers des habitants du département, ni les manifestations, n’ont fait ciller les promoteurs du projet à la fin des années 90. Le non-respect du référendum de 2013 a encore accentué le sentiment d’impuissance. Cette année-là, les habitants s’étaient prononcés défavorablement sur l’échange du bois Lejuc contre un autre acquis par l’Andra quelques temps plus tôt. Mais deux ans plus tard, en 2015, le conseil municipal de Mandres-en-Barrois a voté pour, dans des conditions contestées (...)

Qu’est-ce qui pourrait faire capoter le projet alors ? « Le projet sera abandonné, même s’il ne le sera jamais officiellement, quand toute la population manifestera, que l’opposition grossira encore, qu’on les empêchera de faire avancer le projet », souligne Paul. (...)