Un Ehpad en bord de Loire va être vendu et remplacé par un hôtel 5 étoiles. Une fermeture de 77 lits qui irrite une partie du personnel soignant, en grève depuis l’été.
C’est un bâtiment offert aux Blésois par le frère du roi Louis XIII en 1657, devenu hospice au XIXe siècle puis Ehpad, avec une unité Alzheimer et un portail électrique antifugue. Les lits médicalisés sont neufs, mais les derniers travaux remontent à la fin des années 1970. « Je n’oserais même pas mettre ma mère là-dedans », confie Olivier Servaire-Lorenzet, le directeur du centre hospitalier Simone-Veil de Blois, dont dépendent cinq grandes maisons de retraite y compris celle-ci. (...)
Ce dernier vient de signer un compromis de vente avec un promoteur désireux d’en faire un hôtel 5 étoiles, avec spa et restaurant gastronomique, et digère mal les critiques à son égard : « On me traite de directeur-vendeur mais les chambres n’ont pas de douche, certaines mesurent à peine 9 m2 et nous n’y mettions plus personne. Il aurait fallu des millions pour tout rénover et nous ne les avions pas ! » (..)
Lorsque l’acte notarié sera signé, les 62 résidents, dont trois couples, le personnel et les visiteurs bénévoles, auront quatre mois pour quitter les lieux. Ils rejoindront, pour la plupart, les structures existantes. (...)
« Trente minutes de soins toutes les vingt-quatre heures »
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Cette vente intervient dans un contexte social difficile. Depuis juin, le personnel de trois des cinq Ehpad dépendants du centre hospitalier multiplie les grèves pour dénoncer un manque d’effectifs chronique. « Actuellement, les résidents de nos Ehpad reçoivent trente minutes de soins toutes les vingt-quatre heures, a calculé Katia, infirmière et déléguée CGT. Là, ce sont 77 lits qui vont disparaître du parc public dans quelques mois, dans un département à la population vieillissante. »