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À Doha, pas de place pour les jeunes et la société civile
Article mis en ligne le 4 décembre 2012

Contrairement aux précédentes conférences de l’ONU sur le climat, les jeunes n’ont pas le droit à la parole dans le centre de conférences de Doha. Tandis que la société civile est reléguée à la marge.

Beatrice Yeung aura 18 ans dans un mois. Cette étudiante de Hong-Kong a fait le voyage jusqu’à Doha pour participer à la dix-huitième conférence des Nations Unies sur le climat (COP18) et porter le message de sa génération : « Le monde que vous créez, c’est nous qui y vivrons ». Mais elle doit rester à la porte.

C’est à l’extérieur de la « zone de sécurité » du Centre national de conférences du Qatar que nous avons rencontré la jeune fille. Sans raison évidente, la sécurité autour de la COP18 est particulièrement stricte. Sans compter que les représentants de la société civile, bien moins nombreux que d’habitude, subissent eux aussi des restrictions sans précédent. Pas d’affiche. Pas de prospectus. Pas de manifestation, si ce n’est dans des zones confinées, à l’écart des négociations. Le temps de parole des ONG, lors des cessions officielles, a été divisé par deux. Elles doivent se contenter d’une minute. (...)


« De plus en plus, la société civile est perçue comme une gène, et reléguée hors du processus »
, constate Trudi Zundel, une étudiante canadienne à l’Université de l’Atlantique, dans le Maine, aux États-Unis « C’est déjà suffisamment compliqué de se faire entendre sans avoir un rôle officiel. Et ici à Doha, la société civile, comme d’ailleurs les médias, est repoussée dans les coins les plus reculés de ce gigantesque bâtiment ». Le Centre national de conférences du Qatar, qui a coûté 1,4 milliards de dollars, couvre 40 000 m2 sur trois niveaux. (...)

Aux yeux d’Anjali Appadurai, qui a participé en tant que déléguée de la jeunesse aux deux précédentes COP, les intimidations et les sanctions, auxquelles s’ajoute une application stricte du règlement, ont sévèrement dégradé les relations entre le Secrétariat et la société civile. « Nous représentons un public plus large », explique-t-elle. « Notre apport devrait être valorisé. Mais il ne l’est pas ici » (...)

Les représentants de la jeunesse ont également rencontré Mary Robinson, ancienne présidente de l’Irlande et ancienne commissaire de l’ONU aux Droits de l’Homme. « Elle nous a demandé pourquoi les jeunes n’étaient pas en colère face à l’absence de progrès de la COP. Mais nous le sommes, en colère. Seulement, si nous le montrons, nous serons expulsés », lance Jane Nurse.

Pour elle, les négociateurs à Doha sont comme dans un cocon, isolés de la réalité et de tout sentiment d’urgence, enfermés dans un système de jeu politique. (...)