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A Gaza, le chèque de l’Emir, les mots de Chomsky et le piratage d’Estelle
Article mis en ligne le 27 octobre 2012

Tandis que l’on vote en Cisjordanie, Gaza reste sous blocus. Et reçoit des visiteurs, mais pas tous.

(...) mardi 23 octobre, l’émir du Qatar cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani a été reçu par Ismaïl Haniyeh, chef du gouvernement local du Hamas. Ce dernier a annoncé que son invité allait octroyer une aide à Gaza, sous forme d’investissement, de 400 millions de dollars. Une somme considérable qui va bien sûr au-delà du simple geste humanitaire : c’est le territoire administré par le Hamas, toujours classé comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël, qui en bénéficie et non la Cisjordanie tenue par l’Autorité nationale palestinienne que les mêmes considèrent comme l’unique « partenaire légitime » pour la paix. (...)

quatre jours avant la venue de l’Emir, Gaza avait accueilli un autre hôte de marque, moins prolixe en chèque, certes, mais au message un peu plus lisible. Il s’agit de l’intellectuel américain Noam Chomsky, 83 ans, qui lors de sa première visite sur place a souhaité « la fin du blocus israélien de la bande de Gaza ». Arrivé par l’Egypte et présent sur place avec dix autres universitaires pour participer à une conférence sur la linguistique à l’Université islamique de Gaza, Noam Chomsky a rappelé à cette occasion que « le peuple palestinien a le droit de vivre en paix et de façon libre », y compris dans un territoire administré par une force politique qui n’a pas l’heur de convenir aux alliés d’Israël.

En attendant que soit exaucé le vœux de Noam Chomsky et que pleuvent les pétrodollars de son généreux donateur du Golfe, la bande de Gaza reste sous blocus israélien. (...)

un nouveau bateau où se trouvaient des civils internationaux souhaitant témoigner de leur solidarité avec les habitants de la bande de Gaza a été arraisonné par l’armée israélienne au large du territoire palestinien. Cela s’est passé samedi 20 octobre au matin alors que le bateau, battant pavillon finlandais et transportant de l’aide humanitaire, se trouvait à environ 35 miles de la côte gazaouie, dans les eaux internationales.
L’Estelle, c’est le nom du navire, avait à son bord une trentaine de passagers, dont six parlementaires. Européens pour la plupart (suédois, norvégiens, grecs, espagnols, finlandais, italien), les passagers comptaient aussi un canadien et trois israéliens. Après avoir été pris d’assaut, l’Estelle a été détourné sur le port d’Ashdod et tous ses passagers et membres d’équipage arrêtés. Des militants suédois et israéliens ont témoigné de violences commises par les militaires israéliens lors de l’arraisonnement. Protestant contre cet acte de piraterie, les mouvements de solidarité ont appelé la communauté internationale à prendre ses responsabilités (lire les communiqués de l’AFPS et de la campagne « Un bateau pour Gaza » ).

Dès lundi, des militants relâchés ont commencé à livrer le récit de leur expérience. Les suites de cette affaire sont à retrouver sur le site de la flotille, Ship to Gaza Sweden.