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A Nancy, jardin partagé et éducation populaire s’opposent à la convoitise des promoteurs immobiliers
Article mis en ligne le 25 juillet 2016
dernière modification le 21 juillet 2016

Apprentissage du maraîchage, animation d’activités périscolaires « alternatives », insertion de jeunes aux parcours scolaires difficiles... À Nancy, la MJC des Trois-Maisons étend sa mission d’éducation populaire bien au-delà des murs de son enceinte. E

Elle a ainsi réaménagé une ancienne école en ateliers pour artistes, et transformé une friche laissée à l’abandon en un jardin partagé animé et géré par des jeunes. Mais, véritable poumon du quartier, cet ensemble idéalement situé attise aussi les convoitises des investisseurs. Et les élus locaux menacent de reprendre la main sur la propriété pour la mettre en vente. Les usagers n’ont pourtant pas dit leur dernier mot... (...)

l’objectif, ici, est de travailler exclusivement avec des éléments naturels, sans le moindre produit phytosanitaire. Et avec, si possible, une large palette de variétés – y compris anciennes – de fruits et légumes, issus pour la plupart d’échanges avec les usagers. C’est-à-dire en grande partie les habitants du quartier. (...)

Situé entre le canal de la Marne au Rhin et la Meurthe, le jardin participe au charme de ce quartier convivial, autrefois qualifié de « Montmartre nancéien », qui concentre des maraîchers et des jardins ouvriers. Mais aujourd’hui, cerné entre une zone d’activité au nord et un quartier d’affaires au sud, cet espace préservé du béton se rétrécit de plus en plus. « Ici, nous ne voulions pas développer de jardins ouvriers, précise Muriel Cholot, car cela signifie que chacun cultive individuellement sa parcelle. Le but n’était pas de créer des propriétés privées au milieu d’un espace collectif. Ce qui fait sens est de travailler ensemble. »
Plantation, animation et insertion

La MJC a donc étendu sa mission d’éducation populaire au cœur de cette enclave de verdure. Mais le projet « ne pourrait pas tenir sans intervenants qualifiés dans le jardinage » (...)

Mise à disposition par la mairie depuis une quinzaine d’années, « l’ancienne école » concentre désormais environ 70 % des activités de la MJC. Reconverties, les anciennes classes servent également à accueillir des cours de danse, d’arts martiaux ou encore de gym. Pourtant, malgré ces réussites, l’avenir de la MJC et de ses beaux projets pourrait très vite s’assombrir. Car la boulimie immobilière menace d’avaler leur espace, comme elle l’a déjà fait des territoires alentours.
En lieu et place de « minorités », tout un quartier impliqué

La ville de Nancy et la communauté urbaine, propriétaires de l’ancienne école et du jardin, ont récemment fait savoir à la direction et aux 1 500 usagers de la MJC qu’« ils risquaient d’avoir à dégager cette partie », qui sera vendue « si un investisseur se manifeste » [1]. Difficile d’y voir clair pour l’instant. Les conventions d’usage arrivant à terme à la fin de l’année, de nouvelles conventions seront écrites, cet été avec la MJC, pour être présentées à la rentrée. « Non à la logique du béton », peut-on déjà lire sur le site Internet du Collectif de soutien pour le maintien de l’ancienne école et du jardin partagé. (...)

Ce dimanche, pendant que les participants à la fête se dirigent vers la pétition, qui a déjà été signée par plus de 2 000 personnes, les enfants traduisent leur attachement à la MJC sous forme de dessins. (...)