
(...) ils sont 137 jeunes selon le conseil départemental, 142 selon les associations, à se retrouver poussés dehors au 31 août. Depuis 2014, le Loiret a mis fin aux contrats jeunes majeurs, qui permettent de prolonger l’accompagnement, mais aussi le logement, des enfants placés, étrangers ou non, au-delà de 18 ans. Le département a décidé de le remplacer par une aide financière, l’allocation jeunes insertion Loiret (Ajil), sans droit à hébergement.
« La préfecture du Loiret avait accepté de prendre le relais jusqu’à ce qu’ils soient autonomes », raconte Ségolène Petit, du collectif de soutien aux jeunes isolés étrangers du Loiret (Cojie). Or, « en mai, continue-t-elle, nous avons appris que celle-ci cesserait sa prise en charge au 31 août ». Depuis, le collectif, qui a prévu d’organiser une nouvelle mobilisation dans les rues de la ville le 21 août, ne cesse de demander aux autorités une solution pour ces jeunes.
Un parcours d’insertion menacé
Interrogée par La Croix, la préfecture du Loiret argumente par écrit que « cette prise en charge, qui ne repose sur aucune obligation, a pour inconvénient de se faire au détriment du dispositif d’hébergement d’urgence et donc des personnes à la rue qui font appel au 115 tout au long de l’année pour être hébergées, notamment des familles avec enfants ».
Le département, lui, répond, par écrit également, que « nul ne peut se satisfaire de voir des jeunes se retrouver à la rue », mais rappelle que le nombre des mineurs non accompagnés « ne cesse d’augmenter » : en 2018, 1 325 ont sollicité le département, contre 985 en 2017. Au point que le budget a grimpé à 12 millions d’euros en 2018. Il rappelle aussi que « les jeunes étrangers devenus majeurs ne relèvent plus de la compétence du département ».
« S’ils n’ont pas d’hébergement, il y a un grand risque qu’ils abandonnent l’école » (...)