
Haidar Eid, militant palestinien indépendant du Fatah et du Hamas, vivant à Gaza, met en garde contre les déclarations d’indépendance qui ne garantiraient ni la liberté, ni l’émancipation aux Palestiniens, mais une autonomie sur des fragments de terre palestinienne, sans véritable souveraineté, contrôle des frontières, de réserves hydriques, ni possibilité de retour des réfugiés.
La même idée d’ « Indépendance » a d’abord été rejetée par l’OLP, parce qu’elle ne répondait pas aux « droits légitimes minimaux » des Palestiniens, et parce qu’elle est l’antithèse de la lutte palestinienne pour la libération. Ce qui est proposé en lieu et place de ces droits est un Etat qui n’a d’existence que nominale. En d’autres termes, les Palestiniens sont contraints d’accepter une pleine autonomie sur une fraction seulement de leur terre et ne doivent jamais penser en termes de souveraineté, de contrôle des frontières, de réserves hydriques, et plus important que tout, de retour des réfugiés.
Tels furent les Accords d’Oslo, et telle est aussi la « déclaration d’indépendance » projetée. Rien d’étonnant, dès lors, à ce que le Premier Ministre Benjamin Netanyahu déclare qu’il « pourrait donner son accord à un Etat Palestinien par l’intermédiaire de négociations ».
Cette déclaration ne promet pas davantage d’être en accord avec le plan de partage des Nations Unies en 1947, qui ne garantissait aux Palestiniens que 47% de la Palestine historique, même s’ils représentaient plus des deux tiers de la population. Une fois déclaré, le futur état palestinien « indépendant » occupera moins de 20% de la Palestine historique. En créant un Bantoustan, et en le dénommant « Etat viable », Israël va se débarrasser du fardeau de 3,5 millions de Palestiniens. L’AP gouvernera le plus grand nombre de Palestiniens sur le plus petit nombre de fragments de territoire – fragments qu’il nous est loisible d’appeler "l’Etat de Palestine ». (...)
Un débat critique – donc opposé à celui qui est dévoyé et démagogique – exige l’examen attentif des distorsions de l’histoire par de fausses représentations idéologiques. Ce dans quoi il faut s’impliquer, c’est une vision historique et humaine des questions palestinienne et juive, une vision qui ne dénie jamais ses droits à un peuple, qui garantisse une complète égalité, et qui abolisse l’apartheid – au lieu de reconnaître un nouveau Bantoustan 17 ans après la chute de l’apartheid en Afrique du Sud."
(...)
Wikio