avec Alain Garrigou, directeur de L’Observatoire des sondages, pour analyser ces lunettes très spéciales appelées sondages et avec lesquelles les fabricants de « l’opinion publique » tendent à imposer leurs visions de l’espace social conformes aux intérêts des dominants.

Plus précisément, cette technologie sociale que sont les sondages est l’objet d’usages de plus en plus intenses qui (re)couvrent de plus en plus de thèmes, sujets, questions, et cela pour arriver à une situation telle que pour et dans la quasi-totalité des médias ce qui n’est pas « sondagisé » tend de plus en plus à ne pas être perçu comme étant digne d’attention et donc à ne pas exister (d’abord aux yeux du corps des pseudo-savants prescripteurs d’opinions, médiatiquement omniprésents et ayant – ou ayant eu – des liens avec la prospère industrie des sondages [1], puis, de proche en proche, aux yeux des journalistes et du personnel politique.).

Ce rôle prépondérant des sondages comme outil de hiérarchisation, de définition et de cadrage des débats, conflits sociaux et politiques s’inscrit dans un mouvement général (...)