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ACCUEIL ET DÉSACCUEIL DES MINEURS ISOLÉS ÉTRANGERS DANS LE TARN
Article mis en ligne le 23 septembre 2018

Dans le Tarn aussi le Conseil départemental maltraite les MIE : cet été la situation de 81 jeunes a été "évaluée" : 75 d’entre eux (92,6%) ont été déclarés majeurs et mis à la rue..

L’été aura été profitable au Conseil Départemental : suite aux
évaluations et aux tris auxquels il a fait procéder, il s’est débarrassé
de la très grande majorité des mineurs isolés étrangers qui étaient à
sa charge, ou sous sa responsabilité, ces mineurs isolés que l’on
appelle désormais des MNA[1]
et dont le Conseil départemental du Tarn a fait des SDF, ou pire
encore.

Pendant l’été, période propice pour faire en catimini les
vilenies les plus basses, le Conseil départemental aura fait évaluer 81
jeunes, 75 seront déclarés majeurs, soit 92,6 %. Pour qui pratique une
politique du chiffre, c’est une belle réussite, une opération gagnante.
Car 75 jeunes déclarés majeurs, ça veut dire 75 jeunes dont le Conseil
départemental n’aura pas à assurer la prise en charge… Ça veut dire
aussi de substantielles économies pour le Département (elle seraient
estimées à 1, 8 millions…). Mais 75 jeunes déclarés majeurs, ça veut
dire encore 75 jeunes mis à la rue, livrés à eux-mêmes, privés de leurs
droits fondamentaux, privés des moyens nécessaires pour faire les
recours leur permettant de contester la décision prise à leur encontre[2].

MNA : bienvenue dans le Tarn !

Revenons quelque peu sur le contexte de cette opération massive de
tri. (...)

avant une prise en charge effective, on commence par
s’assurer 1/ qu’il/elle est bien mineur.e 2/ qu’il/elle est bien
isolé.e. Ces dernières années, devant le nombre croissant de MNA qui
arrivent dans les départements, l’évaluation est devenue la priorité, et
les travailleurs-euses du social ont vu leurs missions s’infléchir pour
les transformer en flics : à la protection et l’accompagnement se
substituent l’évaluation et la suspicion. Sur le terrain, ça donne des
résultats désastreux, tant pour certain.e.s travailleurs-euses du social
que pour les jeunes soumis.e.s à ces mesures de tri.

Le Tarn n’échappe pas à cette situation, et à ce désastre humain. (...)