
Quand l’économiste Frédéric Lordon écrit une pièce en alexandrins sur la crise économique, le cocktail est explosif. A voir avec jubilation.
Frédéric Lordon, économiste qui s’est récemment retrouvé sous les feux des projecteurs pour son rôle dans le mouvement Nuit Debout, a plusieurs cordes à son arc : il a en effet écrit une farce en alexandrins sur la crise financière de 2007. Celle-ci met en scène les « financiers » – c’est-à-dire les banquiers –, les « conseillers », la presse des libellistes patentés (absents dans cette mise en scène-ci), et le souverain – un mélange absolument hilarant d’un Louis XIV absolutiste et d’un Nicolas Sarkozy mégalomaniaque : avec quatre ans de recul, Loïc Tessier propose une très belle imitation de l’ex (et peut-être futur) super-Président de la République.
Le but de cette pièce, mise en scène ici par la compagnie Ultima Chamada, est avant tout d’expliquer – ou plutôt d’expliciter la crise de 2008. Sans jargon, les différents personnages parlent des subprimes, des défauts de crédits, de la Banque Centrale et de son rôle... (...)