
« Actuality » est l’une des nouvelles émissions de la grille de France 2. Chaque jour à 17h45, Thomas Thouroude (ancien d’i-Télé et de Canal+) propose de « décrypter » l’actualité en compagnie de chroniqueurs, renommés « éclaireurs », qui sont majoritairement des journalistes, auxquels s’adjoignent parfois des chefs d’entreprises, des écrivains ou divers « spécialistes »
(...) Expliquer l’actualité, vraiment ? Après avoir visionné l’ensemble des émissions, établi des statistiques sur les 10 premiers numéros et confronté les « promesses » de Delphine Ernotte-Cunci et Thomas Thouroude à la réalité, le moins que l’on puisse dire est que l’objectif est loin d’être atteint. « AcTualiTy » est un programme de divertissement parmi d’autres qui, sous couvert de « décryptage », tombe dans des travers malheureusement bien connus : dictature du « buzz », peopolisation de la politique, indigeste mélange des genres. (...)
dans l’émission de Thomas Thouroude, on parle de ce dont les autres parlent. Lorsque Julie Gayet est à la « une » de Paris-Match, on parle de Julie Gayet dans « AcTualiTy ». Lorsqu’Emmanuel Macron est à la « une » de tous les grands médias, on parle d’Emmanuel Macron dans « AcTualiTy ». Le magazine Forbes publie son classement des personnalités les plus riches du monde ? Parlons de l’homme le plus riche du monde dans « AcTualiTy » ! Natascha Kampusch, séquestrée durant huit ans entre 1998 et 2006, sort un livre pour raconter son calvaire et fait le tour des médias français ? Parlons-en dans « AcTualiTy » ! Etc.
Heureusement que Thomas Thouroude se refuse à sombrer dans le « flot médiatique du non-événement » ou du « rien qui prend une place considérable ». Hillary Clinton a fait un malaise et la vidéo a été diffusée par tous les médias ou presque ? Parlons-en dans « AcTualiTy » ! (...)
phénomène, déjà maintes fois constaté, de « circulation circulaire de l’information », et donnant raison au Chat de Philippe Geluck : « En lisant le journal, les gens croient apprendre ce qui se passe dans le monde. En réalité, ils n’apprennent que ce qui se passe dans le journal » [3].
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