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Actualité des médias : propriétaires de médias et GAFA à la manœuvre, promotion médiatique de l’islamophobie...
Article mis en ligne le 5 octobre 2019
dernière modification le 4 octobre 2019

Du côté des journalistes, des éditocrates et de leurs œuvres

 La police empêche à nouveau les journalistes de travailler – Début juillet, des militants écologistes occupent le siège français d’Amazon. Les journalistes qui souhaitaient couvrir cet événement n’ont pas pu le faire. Pourquoi ? Parce qu’ils sont journalistes. C’est en tout cas le témoignage que certains d’entre eux ont livré à France info (...)

 Recyclage généralisé de politiques dans les médias – Pour la rentrée 2019, les téléspectateurs et téléspectatrices de BFM-TV, C8 et France 2 sont gâtés. Quatre politiques vont en effet venir les éclairer de leurs lumières. Sur la chaîne d’information en continu, l’ancienne conseillère en communication de Jean-Luc Mélenchon en 2017, Sophia Chikirou, va devenir chroniqueuse. Elle participera régulièrement, pendant l’émission de Ruth Elkrief, à un débat avec Alain Duhamel.

Sur C8, une des chaînes du groupe Canal+ appartenant à Vincent Bolloré via le groupe Vivendi, l’ex porte-parole des Républicains Laurence Sailliet est devenue éditorialiste et chroniqueuse dans l’émission de Cyril Hanouna « Balance ton post ». De même que Raquel Garrido, ex porte-parole de la France insoumise.

Enfin, le service public s’honore en invitant l’ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin, récemment retiré de la vie politique, à devenir chroniqueur de la nouvelle émission de Laurent Delahousse, selon une information de Challenges. Pour distinguer le service public du privé, ce petit nouveau sera accompagné par Alain Duhamel – encore lui – éditocrate multicartes depuis les années 1960.

 Vincent Bolloré continue de démolir Canal+ – D’après le média en ligne Les Jours, entre 500 et 700 salariés du groupe, soit au moins 18 % de ses effectifs en France, seraient visés par un nouveau plan de départs volontaires. (...)

La situation est telle que, d’après Les Jours, « harassées par quatre ans de Bolloré, beaucoup de salariés se disent "presque soulagés" de pouvoir partir. (...)

- Sud Ouest va supprimer 132 postes – D’après France Bleu, le groupe de presse régionale Sud Ouest va supprimer 132 postes dont 20 de journalistes et va fermer son bureau local à Angoulême. Le groupe est en difficultés économiques en raison d’une baisse continue de la diffusion de ses titres depuis 2014 et un précédent plan de départs volontaires...

 Facebook anéantit l’audience d’une partie de la gauche radicale – D’après Mediapart, « plusieurs collectifs qui administrent des pages Facebook font état depuis quelques jours de la chute libre du nombre de vues sur leurs publications. » La raison invoquée par Facebook : « Si leur visibilité a été réduite, c’est parce qu’elles ont publié un ou des contenus contrevenant aux standards de la Communauté », le règlement interne du réseau social. (...)

- Mondadori perd 200 journalistes d’un coup – Racheté par Reworld Media cet été, le groupe Mondadori (Auto Plus, Top Santé, Closer, Télé Star, le Chasseur français, Science & Vie…) traverse désormais une difficulté inédite : 75 % de ses effectifs viennent de démissionner. Ces quelques 200 journalistes ont fait jouer leur clause de cession, échaudés par les méthodes du nouveau propriétaire Rewold Media, qualifié par exemple de « cauchemar de l’avenir du journalisme » par Arrêt sur images.

 Promotion médiatique de l’islamophobie – Samedi 28 septembre, la chaîne d’information en continu LCI, qui appartient au groupe TF1 (dont le principal actionnaire est le groupe Bouygues), s’est illustrée par son sérieux journalistique. Ce samedi, donc, la chaîne a décidé de diffuser en intégralité et en direct un discours d’Éric Zemmour prononcé lors de la « Convention de la droite », un raout qui rassemblait les partis et mouvances d’extrême-droite. Or, durant ce discours, M. Zemmour « s’en est pris notamment aux immigrés "colonisateurs" et à "l’islamisation de la rue" » relate Le Parisien. Un discours explicitement islamophobe, à qui LCI a donc donné une vitrine médiatique. En réaction, la société des journalistes de LCI a déclaré, le lendemain, qu’elle « se désolidarise de la décision de notre direction de diffuser en direct et en intégralité un discours d’Éric Zemmour. » La direction de la chaîne, elle, s’est contentée de regretter… un mauvais « format » ! (...)

Pire : au Parisien, Fabien Namias, patron de la chaîne, a déclaré qu’il était « convaincu qu’il faut entendre toutes les idées quelles qu’elles soient même si elles nous déplaisent. » Selon LCI, l’islamophobie est donc une « idée » comme une autre. Une considération que LCI n’est pas seule à porter puisque, selon le site Les Jours, Éric Zemmour est en passe d’être recruté par CNews pour une émission quotidienne d’une heure, du lundi au jeudi.

Du côté des entreprises médiatiques et de leurs propriétaires

 Nicolas Beytout, directeur de publication de L’Opinion, pratique fréquemment les ménages – Visiblement, l’argent des milliardaires qui renflouent régulièrement le journal L’Opinion ne suffit pas. (...)

- En marche vers la précarité généralisée dans l’audiovisuel public – Des journalistes qui travaillent à Radio France et pour Radio France mais ne sont pas salariés de l’entreprise. C’est l’innovation promue par l’actuelle direction de la radio, tenue par Sibyle Veil, sa PDG. Selon le syndicat SNJ-CGT, à l’occasion de la généralisation des matinales filmées sur France Bleu, « France Télévisions et Radio France ont décidé d’embaucher entre 60 et 80 "éditeurs visuels". Ces éditeurs visuels seront détenteurs de la carte de presse. Mais, pour éviter de les embaucher, ces deux entreprises de l’audiovisuel public préfèrent opter pour de la sous-traitance. » Un choix qui s’explique par la volonté de pouvoir licencier plus simplement : « La direction de Radio France le reconnaît, la sous-traitance a également pour but de pouvoir débaucher facilement et sans contrainte, en cas d’arrêt des matinales radio-télévisées » explique ainsi le SNJ-CGT.

Autre nouveauté : les salariés de l’émission Télématin seront dorénavant employés par France Télévisions Studios, une filiale du groupe France Télévisions. Une évolution dictée par le moins-disant social (...)