
Le 5 septembre, s’est tenu au sénat un colloque sur le thème : “Archives et démocratie, au-delà du secret défense“. Co-organisé par le Collectif Secret Défense et le Réseau national d’actions des archivistes, le colloque était parrainé par Pierre Ouzoulias, sénateur des Hauts-de-Seine, et Sylvie Robert, sénatrice d’Ille-et-Vilaine, tous deux vices-présidents de la Commission Culture, Éducation et Communication du Sénat.
Vous trouverez ci-dessous, l’intervention de Bruno Jaffré, au nom du réseau international Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique, le texte et la vidéo, ainsi que les vidéos complètes de l’ensemble du colloque.
On se rappelle que le président Emmanuel Macron, avant lancé la promesse suivante à Ouagadougou : “J’ai pris la décision que tous les documents produits par des administrations françaises pendant le régime de Sankara et après son assassinat, … couvertes par le secret national soient déclassifiés et consultés en réponse aux demandes de la justice burkinabè » (voir à https://www.youtube.com/watch?v=p1xZewWsTQQ). Promesse lancée le 28 novembre 2017, à Ouagadougou, devant un parterre d’étudiants, en présence de Roch Marc Christian Kaboré, alors Président du Burkina. C’est à la suite de cette promesse qu’a été lancée le collectif secret défense à l’initiative du réseau international Justice pour Sankara justice pour l’Afrique.
Thomas Sankara a été assassiné le 15 octobre 1987 avec 12 compagnons. Le procès de ces assassinats s’est terminé en avril 2022, il y a quelques mois à Ouagadougou. Seul le volet national de l’affaire était à l’ordre du jour du procès, ce qui n’a pas empêché cependant de nombreux témoins de témoigner des ramifications étrangères. Mais le dossier international reste ouvert, puisque le juge François Yaméogo avait pris soin de dissocier le volet international du volet national. L’enquête se poursuit donc maintenant. Mais nous avons du intervenir lors d’un passage au Burkina pour qu’un juge soit effectivement nommé pour ce faire.
Bien que membre du collectif secret défense, le réseau international Justice pour Sankara justice pour l’Afrique, n’avait malheureusement pas été convié parmi les intervenants. C’est d’autant plus regrettable qu’un tel colloque au Sénat, qui rassemble des élus de la République, semblait une opportunité tout à fait adéquate alors qu’il s’agissait de dénoncer une promesse non tenue du président de la République.
Aussi, dès que la parole fut donnée à la salle, Bruno Jaffré s’est empressé de la demander pour dénoncer le blocage du secret défense dans l’affaire de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons.. Malheureusement il ne disposait que de très de temps. Il a tenté néanmoins d’apporter des éléments montrant que la promesse n’avait pas été tenue. D’ailleurs, au cours du colloque, pour quelques intervenants connaissant bien le sujet, il ne faisait guère de doute que le secret défense n’était quasiment jamais levé. L’un d’eux à par ailleurs expliqué que rien ne pouvait empêcher un Président de faire des promesses publiquement et de ne pas les tenir. En effet a-t-il ajouté, il n’existe aucune possibilité d’un recours quelconque pour saisir des institutions et le poursuivre en justice.
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