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Agressions sexuelles sur mineures : après six ans d’enquête, le prévenu finit par avouer à Rouen
Article mis en ligne le 25 mai 2019

Un homme de 59 ans a été jugé devant le tribunal correctionnel, le 21 mai 2019, pour avoir agressé sexuellement deux jeunes mineurs plusieurs années auparavant. Récit.

Entendu par les enquêteurs, son père a dit qu’elle mentait et qu’elle avait des problèmes d’ordres psychiatriques, qu’elle avait d’ailleurs été hospitalisée à plusieurs reprises pour dépression et envie suicidaires. (...)

La mère, lors de son audition, a aussi déclaré que sa fille mentait. Selon elle, le prévenu, qui a prodigué des cours de Coran, était quelqu’un de confiance. Pourtant, pendant l’enquête plusieurs personnes ont recueilli les confidences de la jeune femme, notamment ses camarades de classe et du personnel de l’établissement scolaire qu’elle fréquentait.
Une seconde victime

Puis en mars 2012, les enquêteurs ont découvert une seconde victime, qui a déclaré des faits d’agressions sexuelles survenues courant 2010 au domicile du prévenu qui donnait des cours coraniques à ses parents. Elle explique avoir subi des attouchements sexuels à plusieurs reprises, chaque dimanche, alors qu’elle était âgée de 8 à 11 ans : « Il me disait qu’il m’aimait, m’embrassait, me mettait nue. J’avais besoin d’en parler ça me rongeait. »

Faute d’élément probant, les faits de viols seront requalifiés en agressions sexuelles aggravées par le juge d’instruction.

Le prévenu, Issa* placé en garde à vue puis mis en examen, a toujours nié toute implication dans les faits, s’estimant victime d’une machination ou d’un complot. (...)

À l’audience mardi, le prévenu garde la tête baissée et conteste fermement les faits qui lui sont reprochés. Mais au fil des questions posées, il finit par reconnaître avoir caressé la cuisse d’une des victimes et procédé à des attouchements sexuels sur l’autre sans fournir plus d’explication (...)

Mégane*, présente à l’audience et soutenue par sa famille, apparaît très marquée par les faits, très émue, elle peine à s’exprimer : « Quand je voyais les autres enfants partir après les cours et que moi je ne pouvais pas, je commençais à stresser et quand on s’est retrouvé seuls, il a fermé la porte à clé. C’est aller de plus en plus loin au fil du temps, je suis contente qu’il ait reconnu les faits sur moi, mais il doit dire toute la vérité, que je puisse enfin me reconstruire ». (...)

Absente à l’audience pour raison médicale, Barbara* est représentée par son avocate, qui indique que depuis les faits sa cliente va très mal, effectuant souvent des séjours en psychiatrie : « Elle a des difficultés à parler, elle va extrêmement mal, sa culpabilité est totale depuis qu’elle a révélé les faits. On la traite de menteuse, on verrouille sa parole, son état clinique est très inquiétant. » (...)

L’avocate de Mégane indique pour sa part que la culpabilité ne fait pas de doutes dans ce dossier. Elle précise que sa cliente souffre d’un stress post-traumatique. (...)

Finalement, le tribunal déclare Issa coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamne à la peine de trois ans d’emprisonnement ferme assortie d’un suivi socio-judiciaire pendant cinq ans avec injonction de soins, interdiction de contact avec les victimes, interdiction d’exercer une activité professionnelle ou bénévole impliquant un contact habituel avec des mineurs avec trois ans d’emprisonnement supplémentaire s’il ne respecte pas ce suivi. Enfin, il sera inscrit au fichier des délinquants sexuels.**