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Allemagne : dans les centres pour migrants, un résident sur six a déjà été testé positif au coronavirus
Article mis en ligne le 9 février 2021

Le risque de contamination reste très élevé outre-Rhin dans les centres d’accueil pour demandeurs d’asile. Cette semaine encore, plus d’un tiers des résidents d’un centre à Cologne ont été testés positifs au coronavirus.

La police de Cologne a complètement bouclé la semaine dernière un centre d’accueil à Cologne après que 41 résidents sur 108 aient été testés positifs au Covid-19. Parmi ces cas, 31 personnes avaient contracté les variants découverts en Afrique du Sud et au Brésil. Seize membres du personnel ont également été contaminés, dont 11 par le variant sud-africain.

"La présence de ces variants probablement très contagieux dans le centre d’accueil de la rue Hercule est clairement un signal d’alarme pour nous tous", a déclaré Harald Rau, le chef du département des affaires sociales et sanitaires de Cologne.

"Nous avons décidé de renforcer les mesures pour nous assurer que la quarantaine mise en place sur le site soit respectée. J’appelle tous les habitants de Cologne à éviter encore plus rigoureusement tout contact et de respecter les règles de distanciation sociale et d’hygiène." (...)

Des masques gratuits pour les demandeurs d’asile

Cologne se trouve dans la région de Rhénanie du Nord-Westphalie où le port d’un masque chirurgical est actuellement obligatoire dans la plupart des espaces publics entre 10 heures et 22 heures. L’ONG Caritas a appelé cette semaine à ce que des masques de type FFP2 soient distribués aux sans-abri, aux personnes à faibles revenus, dont les demandeurs d’asile et les migrants sans-papiers.

Peter Neher, le président de Caritas, a insisté pour que les demandeurs d’asile ne soient pas les oubliés de la solidarité sanitaire. Que les personnes vivant dans la rue ou n’ayant pas d’assurance maladie soient difficiles à atteindre "ne doit pas être une raison pour qu’on ne s’occupe pas d’eux", a ajouté Peter Neher. (...)

Il y a un an déjà, la doctoresse Sabine Ruske, membre de Médecins du monde en Bavière, mettait en garde contre le risque élevé de transmission du virus dans ces établissements parce que "les résidents vivent les uns sur les autres, la distanciation est quasiment impossible, et ils utilisent des espaces communs dans lesquels les chances d’être en contact avec des agents pathogènes sont très élevées."

Les régions allemandes avaient tenté de mettre en place des mesures au début de la crise sanitaire, dont des tests obligatoires et des périodes de quarantaine pour tous les nouveaux arrivants. Certaines régions ont suivi les recommandations du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) en cherchant notamment à réduire le nombre de résidents par centre ou en relogeant certaines personnes dans des hôtels ou des hostels. (...)

Dans un autre centre en Bavière, celui de Bamberg, 55 demandeurs d’asile ont été testés positifs la semaine dernière. Ces résidents se sont plaints de ne pas avoir été informés correctement avant d’être placés en quarantaine sous la surveillance de la police.

D’après l’association d’aide aux migrants locale Bamberger Mahnwache, certains ont paniqué au moment d’être relogés vers d’autres bâtiments, croyant que la police était venue les expulser. "Nous avons reçu plusieurs appels de personnes qui décrivaient des conditions inhumaines", explique Mirjam Elsel, pasteur et membre de cette association. "Ce n’est pas comme cela que l’on traite les personnes dans un pays riche comme le nôtre."