
La sanction électorale est tombée... Chacun respire, dans l’attente du changement. Mais est-ce raisonnable d’attendre que demain s’écrive sans y contribuer ? La démocratie est bien fatiguée quand les citoyens se démettent de leurs prérogatives une fois leur vote effectué ! Le monde de l’éducation, après avoir tant souffert, est dans la promesse d’une nouvelle loi d’orientation.
Quelles lignes forces doivent l’inspirer ? Après une telle dégradation - dont toutes les sources témoignent - une relance déterminée de la démocratisation s’impose. Il existe deux façons de la penser : soit par une relance de l’égalité des chances, soit par une réelle ambition pour tous. Le premier choix privilégie l’individualisme dans le cadre d’une logique scolaire inchangée, faite d’élitisme et de sélection ; le second vise un autre horizon, parie sur l’intelligence et la promotion de l’ensemble des élèves. C’était l’esprit du Plan Langevin-Wallon à la sortie de la guerre dans un contexte difficile et face à un avenir incertain, les besoins d’aujourd’hui et les défis pour demain ne sont pas moins grands, dans bien des domaines, de l’économie à l’écologie en passant par l’éthique et la vie sociale.
A quel monde préparons-nous les futures générations ? (...)
Changer la donne éducative nécessite de transformer les habitudes professionnelles, c’est dire le rôle clé de la formation. Loin de nécessiter des conditions improbables dans le contexte actuel, le changement est à portée de main. Là encore, le GFEN est fort de son expérience plurielle, de la maternelle au secondaire. D’interventions ponctuelles auprès de jeunes enseignants à des actions filées menées avec des équipes de cycles ou d’établissement, nous pouvons témoigner de dynamiques transformatrices qui, sans préalable, peuvent s’enclencher. Dans le concert qui s’annonce, entendra-t-on nos propositions ? Saura-t-on mobiliser les forces vives pour explorer le changement ?