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Alternatiba marque un nouveau et joyeux succès à Bordeaux
Article mis en ligne le 13 octobre 2014

À Bordeaux, le grand projet des alternatives écologiques débute et fait mouche. Débats, concerts et spectacles ont su trouver leur public et poser les bonnes questions.

Lancé en 2013 à Bayonne, l’appel Alternatiba a semé ses graines et celles-ci germent. Suivant de prêt les événements de Nantes et de Lille, Alternatiba Gironde - dont Reporterre était partenaire - s’est tenu sur les pavés de la Belle Endormie, dans le quartier de l’Église Sainte-Croix. Dans le viseur, le réchauffement climatique et les bouleversements environnementaux.

Dès vendredi, les étudiants ont lancé ces « trois jours festifs pour relever le défi climatique » : en ce jour Alternatiba leur était consacré. Dans les spacieux locaux de l’IUT Bordeaux-Montaigne, les étudiants de la filière Carrière Sociale ont rencontré des intervenants des mondes associatif et institutionnel. Ils ont pu simuler des conférences sur le climat ou encore faire une table ronde sur l’éducation relative à l’environnement. (...)

Les intervenants étaient tous unanimes, c’est un succès. « C’était intéressant, car les questions des étudiants ont permis de recouper tous les niveaux de l’écologie », résume Myriam Reffay, d’Itinérance Culturelle Arts et Rencontre (ICARE). « On a surtout insisté sur la définition de l’environnement, afin qu’ils comprennent qu’ils n’en sont pas extérieurs, mais bien une composante à part entière. Aussi nous avons misé sur l’importance d’avoir une vision globale et systémique de l’écologie. Si le message est passé, c’est déjà une petite bataille de gagnée. »

Samedi, le temps s’est montré imprévisible, hésitant entre la grisaille et les averses. Pour autant cela n’a pas été un problème, car le plus important se passait en intérieur : place aux débats. Au total, sept conférences autour de grands sujets comme le TAFTA, le bilan à l’approche de la COP21 à Paris, ou encore le rapport entre initiative citoyenne et changement de société. (...)

« Cet événement a permis de créer un collectif d’associations, de citoyens, d’entreprises afin d’initier un mouvement global ! »

Il était allé à Copenhague en décembre 2009 et se remémore sans amertume les déboires du sommet : « On était assommé après Copenhague, mais après Bayonne, en octobre 2013, on est revenu vraiment motivés. Maintenant avec les Amis de la Terre, et Alternatiba, on insiste sur l’importance d’un discours positif, ni discriminant ni culpabilisateur ! On propose des solutions et on fédère ».

Dispersée par les averses, la foule s’est souvent regroupée à l’intérieur de l’IUT (Institut universitaire de technologie), alors que les lieux des conférences faisaient salle comble. Il a souvent fallu refuser l’entrée dans les salles bondées, et du coup, des « contre-conférences » se sont organisées sous la grande tente Buen Vivir. (...)

Le village des alternatives s’est animé le dimanche 12 octobre. C’était l’occasion d’observer un panorama des signataires de l’Appel Alternatiba-Gironde. En tout, quelque cent soixante associations étaient réparties dans le quartier Sainte-Croix, en neuf espaces organisés selon des thèmes variés, allant de « Mobilité soutenable », à « la Jeunesse », en passant par « Objectif zéro déchet » et « Tous Consom’acteurs ! »

La principale ambition de cette journée était de proposer des solutions concrètes et applicables au quotidien pour initier la transition écologique et sociale (...)

Des conférences avaient encore lieu ce dimanche. Sous un soleil à son zénith, une table ronde s’est tenue pour rappeler l’importance des médias dans la lutte pour l’environnement, et plus généralement, l’enjeu de l’information libre et indépendante. Là encore, la tente Autonomie était remplie – les sièges manquaient, on s’asseyait où l’on pouvait, dans les rangées à côté des chaises, ou adossés aux parois de paille. Autour de la table se trouvaient Hervé Kempf (Reporterre), Sophie Chapelle (Basta !), Simon Barthélémy (Rue89 Bordeaux), Patrick Piro (Politis), et Isabelle Camus (Jugeote). Ce qui les anime tous, c’est l’envie « d’empêcher de penser en rond » face au constat que « beaucoup de nos concitoyens sont convaincus, à tort, d’être bien informés » comme le rappelle Patrick Piro. Pour Hervé Kempf, le véritable enjeu pour les médias alternatifs est de ne pas le rester. Sophie Chapelle confirme : « On ne veut pas être un contre-média ni rester dans les marges, on veut se faire une place ! » Le journalisme libre est un combat aux prises avec les contraintes financières et l’exigence informative, mais elle se réjouit : « Si on arrive dans nos papiers à faire revivre l’énergie positive que l’on a ici, c’est déjà une victoire ».