
Amnesty International accuse les pays européens d’accueillir un « nombre pitoyablement bas » de réfugiés syriens. « L’Union européenne a lamentablement échoué à jouer son rôle d’abri pour les réfugiés qui ont tout perdu, sauf leur vie », a estimé , vendredi 13 décembre, le secrétaire général d’Amnesty, Salil Shetty. « Dans l’ensemble, les dirigeants européens devraient baisser la tête de honte », ajoute-t-il.
Les membres de l’UE « ont proposé d’ouvrir leurs portes à environ douze mille des réfugiés les plus vulnérables venus de Syrie, soit seulement 0,5 % des 2,3 millions de personnes qui ont fui le pays », affirme l’organisation de défense des droits humains, qui dénonce « les barricades de la forteresse Europe ».
L’Allemagne est « de loin le pays le plus généreux, en s’engageant à accueillir dix mille réfugiés, soit 80 % des engagements de l’UE », tandis que la France offre cinq cents places, soit 0,02 % du nombre total de personnes qui ont fui la Syrie. Dix-huit pays de l’UE, dont le Royaume-Uni et l’Italie, n’ont proposé aucune place, d’après Amnesty.
« ILS NOUS ONT MARCHÉ DESSUS »
A l’approche de l’hiver, les conditions de vie des quelque 2,2 millions de réfugiés installés dans les pays voisins de la Syrie « se détériorent rapidement », et avec seulement douze mille places proposées par l’UE d’ici à la fin de 2014, certains « tentent le voyage par leurs propres moyens », notamment par la mer, poursuit Amnesty. En plus des places offertes par l’UE, environ cinquante-cinq mille réfugiés syriens sont parvenus à entrer dans l’UE et ont engagé des procédures de demande d’asile.
L’organisation dénonce l’attitude parfois violente de policiers et de gardes-côtes en Grèce, ainsi que les conditions parfois « déplorables » de détention, comme en Bulgarie. (...)
la Coalition nationale de l’opposition a fait état de la mort de deux enfants à cause du froid. Elle a lancé un « appel urgent » aux ONG internationales « pour protéger des centaines de milliers de Syriens du froid glacial ». En raison des intempéries, le transit de l’aide humanitaire était perturbé dans le pays, où les écoles étaient fermées. (...)
Au Liban, entassés dans quelque deux cents campements de misère, des milliers de réfugiés luttent contre le froid et la neige. (...)