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Le Nouvel Observateur
Antisionisme ou antisémitisme : Dieudonné oblige à la clarification
Article mis en ligne le 31 décembre 2013

Dur, dur d’être antisioniste en ce moment. Je parle de ceux qui s’opposent sincèrement à la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens sans être pour autant contaminés par l’antisémitisme. Dieudonné et sa quenelle ont brouillé les pistes au point d’en être devenus insoutenables.

Le malaise commence à filtrer sur les réseaux sociaux, comme sur le blog de Danielle Bleitrach, ancienne militante communiste dont une partie de la famille a péri dans la Shoah, très engagée en faveur des droits des Palestiniens (lire ainsi sa lettre au Crif en 2011, en faveur de Salah Hammouri, alors en prison en Israël). (...)

Elle s’est adressée samedi à ses « amis bien silencieux », après avoir vu une photo d’un « antisioniste » faire le geste de la quenelle devant l’école juive de Toulouse où Mohamed Merah avait tué de sang froid des enfants pour le simple fait d’être juifs :

« Il est indispensable que ceux qui, comme moi, se sont toujours battus contre le colonialisme, tous les racismes et pour les droits du peuple palestinien manifestent leur refus du négationnisme. La manière dont est utilisé ce crime contre l’humanité, qui nous concerne tous, pour blanchir le nazisme et donner à tous les fascismes une nouvelle légitimité est intolérable.

Nous serons tous victimes de l’horreur qui s’avance masquée et utilise des causes nobles pour nous imposer le meurtre, la haine comme soin palliatif d’un capital en crise. » (...)

Comme dirait Charlie Hebdo dans un autre contexte, « c’est dur d’être aimé par des cons » ; mais Dieudonné en est clairement responsable en faisant la promo de Robert Faurisson, le négationniste, ou, tout récemment, avec sa fine allusion aux chambres à gaz à propos du journaliste de France Inter, Patrick Cohen.

Comment concilier antisionisme et dénonciation du négationnisme et de l’antisémitisme qui fleurit là où Dieudonné et sa quenelle passent ? C’est toute la problématique posée par la note de blog de Danielle Bleitrach.
Confusions et amalgames

La critique d’Israël et de sa politique vis-à-vis des Palestiniens est évidemment légitime, y compris le boycott des produits provenant des territoires occupés, et ne peut être confondue avec ce racisme intolérable. Mais l’appellation « antisioniste » est devenue un mot passe-partout générateur de confusions et d’amalgames, au moins depuis la liste électorale du même nom en 2009.

Je connais personnellement des militants antisionistes, souvent d’origine juive d’ailleurs, qui détesteraient toute association avec le gloubi-boulga antisémite de Dieudonné, Alain Soral et autres.

Un militant pro-israélien écrivait ce week-end sur un réseau social que Dieudonné méritait la médaille d’or de l’armée israélienne pour avoir ainsi discrédité l’antisionisme. (...)