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Basta !
Appel aux dons : l’Observatoire des multinationales, un contre-feu démocratique plus nécessaire que jamais
Article mis en ligne le 18 décembre 2016

Il y a un peu plus de trois ans, Basta ! lançait l’Observatoire des multinationales, un site d’information et d’enquêtes sur les multinationales françaises. Face au pouvoir grandissant qu’exercent les grands groupes sur les droits des salariés, les conditions de travail, l’environnement, le climat et la démocratie, ce travail de fond est plus que jamais nécessaire.

(...) Cette initiative reposait à l’origine sur un constat et un pari journalistique : les pouvoirs économiques occupent une place grandissante dans le monde et dans nos vies, mais l’information indépendante sur ce pouvoir fait cruellement défaut [1].

En trois ans, l’Observatoire des multinationales s’est considérablement développé. Son site attire aujourd’hui plus de 150 000 visiteurs par mois, qui s’ajoutent aux 1,5 million de lecteurs qui retrouvent également ses enquêtes publiées sur Basta !. Plusieurs de nos informations ont été reprises dans la presse française, et parfois internationale. Nous avons noué de nombreuses collaborations avec des associations, des organisations non gouvernementales, des syndicats, des chercheurs, ainsi que d’autres médias.

Ne pas seulement refléter le point de vue lisse des directions d’entreprises

Car l’information économique ne doit pas seulement refléter le point de vue lisse des directions d’entreprises et de leurs services de communication. Nous avons ainsi relayé l’expression de travailleurs, d’associations ou de populations concernés par l’activité des multinationales françaises partout dans le monde, du Brésil à l’Australie, des États-Unis à l’Inde. Nous avons été à l’initiative, début décembre à Bruxelles, d’une rencontre rassemblant une douzaine d’organisations européennes réalisant un travail similaire sur les multinationales, comme le Transnational institute, le Corporate Europe Observatory vis-à-vis de l’Union européenne, Somo aux Pays-Bas ou encore Lobbycontrol en Allemagne. (...)

S’inquiéter de ce pouvoir croissant, pointer leurs intenses activités de lobbying ou critiquer la passivité de nombreux politiques sont nécessaires mais pas suffisants. Il s’agit également d’analyser leurs stratégies, leurs motivations et montrer comment l’économie pourrait fonctionner autrement et mieux, sans forcément avoir pour conséquences l’intensification du travail, l’optimisation fiscale ou la dégradation rapide de l’environnement.

Face aux budgets colossaux des services com’, des moyens dérisoires

Comment ne pas laisser le champ libre au néolibéralisme ou aux nouveaux populismes xénophobes qui, malgré leur critique des « élites » et du « système », masquent mal leur connivence avec les acteurs les plus extrémistes du capitalisme financier ? Il s’agit de s’attaquer aussi bien à la violence sociale et écologique engendrée par le système économique actuel qu’à la soumission croissante de nos institutions démocratiques au droit des affaires.

Ce travail d’information indépendant est d’autant plus important que de grands groupes concentrent toujours davantage de médias entre leurs mains, en particulier en France où une dizaine de dirigeants possèdent la majorité des quotidiens et hebdomadaires d’information, ainsi que des radios et chaînes de télévisions. À quoi s’ajoutent les budgets colossaux consacrés par les grandes entreprises à leurs relations publiques ou au travail de lobbying. Comparé à cela, les moyens dont nous disposons pour faire vivre l’Observatoire des multinationales sont dérisoires. La multiplication des procès intentés par des entreprises contre des journalistes ou des ONG qui dénoncent leurs pratiques illustre aussi ce difficile rapport de force. (...)