
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a décidé de soutenir officiellement Apple dans l’affaire qui l’oppose au FBI. Le chiffrement doit rester un droit fondamental, même dans les affaires de terrorisme.
C’est excessivement rare, si ce n’est pas une première, que des représentants des Nations Unies s’invitent très directement dans une affaire judiciaire. Pourtant, c’est bien aux côtés de très nombreux industriels et organisations de la société civile (dont Apple dresse la liste) que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a décidé de venir apporter à la firme de Cupertino son soutien très officiel, contre le FBI. (...)
Totalement indépendant des états membres de l’ONU, le Rapporteur Spécial des Nations Unies pour la protection et la promotion de la liberté d’expression et d’expression, David Kaye, a ainsi écrit (.pdf) à la juge californienne Sheri Pym, avec le soutien du Haut-Commissariat chargé de veiller au respect des traités en matière de droits de l’homme. Il demande à la magistrate de ne pas ordonner à Apple de supprimer la protection qui permettrait au FBI de découvrir le code de déblocage de l’iPhone 5C de l’auteur de la tuerie de San Bernardino, pour accéder en clair aux données chiffrées qui y sont stockées.
Pour David Kaye, la législation américaine ne permet pas à un tribunal de prendre une telle décision qui obligerait Apple, non pas à fournir des données qui sont en sa possession, mais à fournir son aide technique pour accéder à des données qui, normalement, ne doivent être accédées par personne d’autre que le propriétaire du téléphone.
La vie privée garantit la liberté de penser et de s’exprimer (...)
« Un succès dans l’affaire contre Apple aux Etats-Unis établirait un précédent qui pourrait rendre impossible pour Apple ou toute autre société informatique internationale majeure de protéger la vie privée de ses clients partout dans le monde. Cela pourrait être un cadeau fait aux régimes autoritaires et aux pirates informatiques ».