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Le Monde
Après deux nouveaux séismes au nord de Strasbourg, la géothermie en question
Article mis en ligne le 5 décembre 2020
dernière modification le 4 décembre 2020

Plusieurs épisodes sismiques ont eu lieu dans la région ces dernières semaines, provoquant l’arrêt d’un projet de géothermie, pilier de la transition énergétique en Alsace.

C’est un tremblement de terre dont l’origine est rare. Un séisme de magnitude 3,5, lié au développement d’un projet de centrale géothermique, a réveillé, vendredi 4 décembre, les habitants de l’agglomération de Strasbourg.

Peu après, une autre secousse de magnitude 2,8 a entraîné l’arrêt des activités de la centrale par l’exploitant, et la remise en cause du projet par des élus. Cette secousse survient après plusieurs autres tremblements de terre moins intenses enregistrés depuis treize mois et liés à l’activité de géothermie, pilier de la transition énergétique en Alsace.

Le Réseau national de surveillance sismique (Rénass) a classé ce séisme survenu à 6 h 59 comme « induit », c’est-à-dire provoqué par l’activité humaine. L’épicentre du séisme se trouve à une dizaine de kilomètres au nord de Strasbourg, à proximité d’un site accueillant un projet de centrale géothermique conduit par l’entreprise Fonroche, pas encore mise en exploitation, sur les communes de Vendenheim et Reichstett. (...)

Dans un communiqué, la société a annoncé le déclenchement d’une procédure de diminution progressive de la circulation d’eau dans les puits, vers un « arrêt total ». La procédure « se déroulera sur environ un mois », précise Fonroche. (...)

L’abandon du projet pas à l’ordre du jour

D’autres élus des groupes d’opposition de la métropole de Strasbourg se sont également exprimés pour dénoncer le projet. « Arrêtons de jouer aux apprentis sorciers », a intimé Jean-Philippe Vetter, président du groupe Les Républicains, dénonçant « l’aveuglement idéologique » des élus écologistes favorables à la centrale de géothermie, et exigeant une transparence « totale ».

« Nouveau tremblement de terre à 6 h 59 ce matin à proximité de Strasbourg (…) on a tous pu le ressentir #ReNass. Le 11e en un mois, ça fait beaucoup et relance le débat sur la géothermie profonde. Le débat doit être complet et transparent », a réagi sur Twitter Alain Fontanel, conseiller municipal strasbourgeois d’opposition. (...)

En septembre, la préfecture du Bas-Rhin avait autorisé la réalisation de tests dans les puits de la centrale afin de trancher la question de l’origine du séisme. Ils ont été suivis de nouvelles secousses répétées, une dizaine en deux semaines entre la fin d’octobre et le début du mois de novembre, ce qui avait conduit la préfecture du Bas-Rhin à suspendre les opérations. Fonroche a reconnu que ces secousses des deux derniers mois étaient dues à ses tests.