
Un projet de recherche vise à optimiser l’aquaponie, une technique qui permet de combiner productions végétales hors-sol et élevage de poissons. Les résultats permettront aux professionnels de diversifier leurs activités tout en économisant la ressource en eau.
Dans la nature, tout est bon à prendre, quand on sait bien y faire. L’aquaponie en est un bon exemple. Cette technique ancestrale, utilisée en Amérique centrale par les Aztèques, mais aussi en Asie, consiste d’abord à récupérer les rejets des poissons d’élevage, riches en azote ammoniacal et en urée. Il s’agit ensuite de les transformer via l’activité biologique de bactéries, en nutriments valorisables pour une production hors-sol (hydroponie) de plantes d’intérêt économique telles que des légumes, des plantes ornementales ou encore des herbes médicinales. Après filtration mécanique et biologique, l’eau ayant servi à nourrir les végétaux en nitrate et autres composés nutritifs est reversée dans les bassins piscicoles. Ainsi, en plus de valoriser les effluents aquacoles, la ressource n’est pas rejetée et donc économisée. (...)
Les chercheurs savent déjà que le concept fonctionne très bien pour produire des salades à l’aide de truites. « Pour d’autres légumes, poursuit Laurent Labbé, nous nous penchons sur la disponibilité en certains éléments, comme le fer ou le potassium et s’il faut les supplanter, en cas de carence. » Des tests sont également en cours sur des plantes aromatiques, par exemple via le modèle « tilapia/basilic ».
Les résultats de ces travaux en vue de la meilleure équation possible entre population de poissons, de bactéries et de végétaux intégrés à un système de production performant devraient être communiqués courant 2016 aux filières horticoles et aquacoles. (...)