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Areva, la syndicaliste et l’agression sans coupable : une histoire étonnamment peu médiatisée
Article mis en ligne le 17 juillet 2021

Six heures. C’est le temps que Maureen Kearney a passé ligotée à une chaise, le manche d’un couteau enfoncé dans le vagin, la lettre « A » scarifiée sur le ventre. « A » comme Areva, géant du nucléaire français, dont la syndicaliste aurait été sur le point de révéler une opération secrète douteuse ?

C’est en tout cas la thèse que développe François Luciani dans Suspicion, une fiction sonore en cinq épisodes diffusée dans l’émission « Affaires sensibles » de France Inter et accompagnée d’interviews de protagonistes de l’affaire menées par Fabrice Drouelle.
Une cible parfaite

Que s’est-il donc passé le 17 décembre 2012 ? Maureen Kearney a-t-elle été agressée et violée chez elle par un homme dont elle n’a pas vu le visage (mais dont elle reconnaîtrait le parfum entre mille) ? Ou a-t-elle mis en scène cette agression pour se mettre en avant ? C’est en tout cas cette seconde piste que privilégient les enquêteurs dès le début de leurs investigations, incrédules face à l’agression de cette prof d’anglais d’origine irlandaise, syndicaliste haut placée chez Areva.

Une cible toute désignée, selon elle, pour le nouveau président du directoire d’Areva Luc Oursel et son confrère d’EDF, Henri Proglio. Dans le milieu très viril des grands patrons du nucléaire, il ne fait pas bon être une syndicaliste convaincue, surtout lorsqu’on reste proche de l’ancienne présidente d’Areva Anne Lauvergeon.

La version de l’homme de main mandaté pour faire taire la syndicaliste –qui pourrait avoir eu accès à des dossiers secrets– ne convainc pas les enquêteurs. Pour eux, Maureen Kearney a forcément tout inventé. Ils mênent une enquête à charge qui va jusqu’à faire douter la victime de sa propre expérience. (...)

ce sont finalement les interviews de Maureen Kearney, de son avocat Hervé Temime et de la journaliste Caroline Michel-Aguirre, réalisées en plateau par un Fabrice Drouelle tout en empathie, qui font le plus froid dans le dos : chacun et chacune livre son propre point de vue sur la manière dont les intérêts financiers peuvent mener les plus puissants à broyer une vie en toute impunité. L’agresseur de Maureen Kearney n’a jamais été identifié. (...)

Suspicion est disponible en intégralité sur le site de France Inter.