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Association Autogestion
Argentine : Les entreprises récupérées menacées par la politique de Macri
Article mis en ligne le 11 juillet 2016
dernière modification le 8 juillet 2016

(...) Dans son dernier rapport, paru en mai dernier, le programme interdisciplinaire Facultad Abierta de l’université de Buenos Aires, qui contribue depuis 2002 activement à l’étude des expériences des ERT, tente de dresser l’état de la situation et des conséquences observées lors des premiers mois du gouvernement 2. Il fournit également des éléments aux travailleur-se-s et à leurs organisations pour analyser les évolutions en cours.

Un ensemble de décisions politiques prises par ce gouvernement a engagé le pays sur la voie de la récession, qui affecte directement les conditions de vie des couches populaires et l’économie du pays : la dévaluation du peso, qui se situait à plus de 40% début mai, a profondément renchéri tous les produits payés en dollars ; l’inflation cumulée sur un an est de l’ordre de 40% ; les transports dans le Grand Buenos Aires ont augmenté de 100% ; la chute de l’activité industrielle est de 6,7% ; en quelques mois, 150 000 travailleurs des secteurs public et privé ont été licenciés ; 5 000 commerces et de 1 700 entreprises ont fermé ; l’ouverture aux importations s’est substituée à la production nationale et a accentué le chômage. Dans ce contexte, les ERT, nées de la crise, des liquidations et des pratiques frauduleuses des entrepreneurs, qui utilisèrent les travailleurs comme variable d’ajustement, tentent de continuer à produire dans un contexte de plus en plus périlleux pour leur survie. Pour l’instant, le nouveau gouvernement n’a adopté aucune mesure pour les soutenir et manifeste au contraire une indifférence, voire une hostilité, vis-à-vis de ces expériences.

Jusqu’en décembre 2015, les ERT bénéficiaient de programmes impulsés par différents ministères. Indépendamment de leurs limites, et en l’absence de politiques économiques favorables à l’autogestion, ceux-ci constituaient un soutien non négligeable pour certaines entreprises, notamment le « Programa Trabajo Autogestionado » développé par le ministère du travail. Le changement est notable et certains programmes ont même cessé dès l’investiture du nouveau président. (...)