Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Actualitté
Aslı Erdoğan, "femme de lettres" et de "lutte", décorée par Françoise Nyssen
Article mis en ligne le 18 mars 2018

Ce vendredi 16 mars, Aslı Erdoğan a été décorée des insignes de Chevalier des Arts et des Lettres par Françoise Nyssen, ministre de la Culture. Si cette dernière salue la « femme de lettres et la femme de lutte », la romancière turque dédie sa médaille « à tous les écrivains emprisonnés. »

« La vie est étrange » constate Françoise Nyssen. Si elle espérait un jour rendre hommage à Aslı Erdoğan, elle ne pensait pas le faire en tant que Ministre de la Culture mais au nom de sa maison d’édition française, Actes Sud.

Aslı Erdoğan, « femme de lettres et la femme de lutte »

Quoi qu’il en soit, avant de retracer son parcours, l’ancienne éditrice s’est déclarée « fière » de pouvoir décorer l’auteure, « virtuose des mots », « hors du commun » dont elle souligne la « sensibilité. » , insistant sur l’importance de l’oeuvre d’Aslı Erdoğan, qui fait acte tant de « résistance politique » que de « résistance artistique. »

Françoise Nyssen a ainsi rappellé l’engagement constant d’Aslı Erdoğan, qui dénonce entre autres la torture et la violence, et qui a, dernier exemple en date, appelé récemment à la solidarité envers Ahmet Altan. Une autre force de l’auteure, selon elle, est de pouvoir « rire du pire. » (...)

Dans son discours de remerciement, Aslı Erdoğan charge son pays, dont le président enferme chaque jour écrivains et journalistes, et prend plaisir à « tuer tous ceux qui lui tiennent tête. » La Turquie « se coupe sa propre langue, détruit sa conscience. »

La romancière turque se dit aussi reconnaissance envers la France, dont elle aime la langue, cite les noms de Saint-Exupéry et Camus. Elle déclare ne plus avoir de mot pour remercier toute la solidarité dont ont fait montre écrivains et critiques français.

Enfin, elle remercie Françoise Nyssen et Actes Sud, sa « première maison d’édition internationale. » Pour l’écrivaine, la liberté est un « miracle », avant de conclure en renouvelant sa confiance dans le pouvoir transformateur de l’art et des mots. (...)