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Assange est bien « détenu arbitrairement » selon l’ONU, mais ça ne change rien
Article mis en ligne le 5 février 2016

Le Groupe de travail sur la détention arbitraire (WGAD) de l’ONU a reconnu que Julian Assange était bien « détenu » illégalement, laissé enfermé dans l’ambassade d’Équateur à Londres. Mais son avis ne sera pas respecté par la Grande-Bretagne.

L’information avait d’abord été donnée par la BBC, et elle a été confirmée en milieu de journée par le ministère des affaires étrangères de Suède. Les experts du Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire (WGAD) ont décidé de donner raison à Julian Assange, qui estimait que la Grande-Bretagne et la Suède le contraignaient à rester abusivement enfermé au sein de l’ambassade de l’Équateur, à Londres. Cela fera bientôt quatre ans qu’il y est cloîtré. (...)

La Suède cherche depuis plus de trois ans à l’interroger dans des affaires très étranges d’agressions sexuelles, dont une partie est prescrite. Elle a émis pour ce faire un mandat d’arrêt que la Grande-Bretagne a promis d’exécuter s’il mettait un pied en dehors de l’ambassade, qui est un territoire protégé. Pour Assange, il s’agirait d’une manœuvre destinée à obtenir en deux temps son extradition vers les USA. Tant que cette affaire n’est pas résolue, Julian Assange ne peut pas sortir pour prendre d’avion vers l’Équateur, où il serait alors libre de ses mouvements.

Or les tentatives de faire annuler le mandat d’arrêt ont été vaines, et les conditions de l’interrogatoire de Julian Assange (qui n’a jamais été formellement poursuivi) restent l’objet d’âpres négociations entre ambassadeurs. Depuis de nombreux mois, le journaliste se bat donc pour faire reconnaître que sa situation est équivalente à celle d’un prisonnier politique, et qu’elle est sciemment entretenue par la Suède et la Grande-Bretagne. (...)

En réalité le groupe de travail sur la détention arbitraire n’a que la possibilité de faire connaître sa décision et d’en confier le suivi au Comité des droits de l’homme de l’ONU, qui n’a lui-même qu’une fonction politique. (...)

Le gouvernement britannique a d’ailleurs d’ores et déjà fait savoir qu’il ne changerait pas un iota à sa politique. (...)