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Le Monde
Attentats du 13-Novembre : « Promouvoir un musée mémorial n’est pas prioritaire »
Article mis en ligne le 14 novembre 2018

L’historienne Isabelle Backouche, dont le fils a été blessé lors des attaques du Bataclan et des terrasses, estime, dans une tribune au « Monde », que l’Etat devrait assurer une meilleure prise en charge des victimes avant de penser à la question mémorielle.

Un rapport intitulé « Terrorisme : faire face. Enjeux historiques et mémoriaux » a été remis à la ministre de la justice, Nicole Belloubet, le 7 septembre. Il relèverait de la responsabilité de l’Etat de faire mémoire des attentats qui ont coûté la vie à plusieurs centaines de personnes et brisé celle de plusieurs centaines de blessés. Notamment en édifiant un musée mémorial dans le Palais de justice de l’île de la Cité, à Paris.

Historienne, instruite par la critique du projet de Maison de l’histoire de France à l’époque sarkozyste, et mère d’un jeune homme qui travaillait au Bataclan Café et a été blessé sur la terrasse le 13 novembre 2015, je trouve dérisoire de lire que la nation s’érige en débitrice de sa souffrance quand le soutien concret pour se reconstruire a fait défaut. Et je doute qu’un musée pour honorer les victimes de tous les attentats y remédie. Les familles des personnes décédées, auxquelles il faut penser en premier, ont-elles envie d’un mémorial indifférencié ?

Comment mettre en musée la mémoire d’événements aussi récents, puisque même s’il est question des attentats qui ont touché le sol français depuis cinquante ans, c’est bien la séquence ouverte depuis 2015 qui a suscité le rapport ? Les victimes et leurs proches, les témoins et secouristes, les chercheurs et les journalistes devraient être impliqués dans « l’élaboration du sens de ces attentats ». J’avoue ma perplexité à propos de cette quête de sens, qui plus est collective. (...)