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France24
Au Burkina Faso, des dizaines de civils tués par les forces de sécurité
Article mis en ligne le 20 avril 2020

L’organisation de défense des droits humains, Human Rights Watch, a accusé lundi les forces de sécurité du Burkina Faso d’avoir exécuté 31 habitants d’une ville du nord du pays.

"Les forces de sécurité burkinabè ont apparemment exécuté 31 hommes lors d’une parodie brutale d’opération antiterroriste susceptible de constituer un crime de guerre", a déclaré la directrice pour l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch (HRW), Corinne Dufka, citée dans le communiqué de l’organisation.

L’organisation de défense des droits humains a accusé, lundi 20 avril, les forces de sécurité du Burkina Faso d’avoir exécuté 31 habitants de la ville de Djibo, dans le Nord du pays, "lors d’une parodie brutale d’opération antiterroriste", le 9 avril dernier.

Des hommes de la communauté peule

L’ONG appelle les autorités burkinabè à "immédiatement ouvrir une enquête impartiale sur ces meurtres et tenir les responsables pour comptables de leurs actes, quel que soit leur rang".

Les violences perpétrées par les forces de sécurité contre la population ont été dénoncées à plusieurs reprises par HRW et des organisations de la société civile burkinabè. Selon ces ONG, ces attaques ont déjà fait plusieurs centaines de morts, sous couvert de lutte contre les groupes jihadistes qui multiplient les attaques dans le pays depuis cinq ans. (...)

Selon l’enquête menée par HRW à Djibo, ville située à 200 km au nord de la capitale Ouagadougou, les forces de sécurité ont ciblé exclusivement des hommes de la communauté peule, une ethnie semi-nomade sahélienne, parmi laquelle les groupes islamistes recrutent particulièrement, selon les experts. (...)

Mêlées à des conflits intercommunautaires, les violences jihadistes, qui touchent l’ensemble du Sahel, ont fait au total 4 000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019, selon l’ONU.